Le professeur Didier Raoult a tenu une conférence de presse mercredi après-midi en direct de l’IHU de Marseille. Entouré de ses avocats, le scientifique a annoncé avoir déposé une série de plaintes au pénal.
Dans le viseur de l’infectiologue controversé, figure notamment le média d'investigation Mediapart qui avait révélé l’enquête diligentée par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à son encontre pour des «essais sauvages» de traitement contre la tuberculose.
L'occasion pour Didier Raoult de rappeler qu’en aucun cas ses compétences scientifiques n’ont, selon lui, été remises en cause dans les différentes accusations dont il a fait l’objet.
«On m’a reproché mon manque de courtoisie envers des confrères (…) mais jamais d’être un mauvais médecin ou d’avoir prescrit de l’hydroxychloroquine contre le Covid-19», a déclaré l'infectiologue au début de sa prise de parole.
Reste que le professeur marseillais a pourtant été sanctionné par un «blâme» par la chambre disciplinaire de l'Ordre des médecins pour avoir mis en avant ce traitement contre le coronavirus, décrié par la majeure partie de la communauté scientifique comme inefficace pour traiter le Covid-19.
Une mise en garde
Concernant les récentes accusations pour des «essais sauvages» de traitement contre la tuberculose, outre Mediapart, une autre plainte faite par Didier Raoult vise François Crémieux, le directeur général de l’AP-HM (les hôpitaux de Marseille) pour une publication, et une troisième contre des personnes «internes à l’AP-HM» qui auraient accédé, a-t-il dit, à son dossier médical et celui de sa femme mais aussi ceux de patients.
Afin de faire en sorte que de tels événements ne se reproduisent pas, le professeur marseillais a donc décidé d’adopter une stratégie plus procédurière. C'est pourquoi, Massimo Bianchi, son avocat, a «reçu pour instruction de porter plainte systématiquement dès que l’on porte atteinte» à «l’honneur» de son client.
Plusieurs batailles juridiques s'entremêlent désormais lesquelles devraient avoir lieu dans les mois à venir, à commencer par le 14 juin prochain au tribunal correctionnel de Marseille contre Karine Lacombe, cheffe du service de l’AP-HP, les hôpitaux publics parisiens, pour diffamation.
Le professeur Raoult a enfin précisé qu’il céderait sa place à la direction de l’IHU en septembre prochain, mais a toutefois émis le souhait d’y conserver un bureau afin de poursuivre ses travaux et la publication de deux ouvrages.