Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone (PS) a surpris mercredi en annonçant depuis le «perchoir» qu'il ne se représenterait pas aux élections législatives de juin, à l'ouverture de la dernière séance de questions au gouvernement de la 14e législature.
«Je souhaite bonne chance à nos collègues qui se présenteront dans quelques mois devant les électeurs, et adresse mes meilleurs voeux pour la suite à celles et ceux qui ont fait le choix, tout comme moi, de ne pas se représenter», a déclaré Claude Bartolone, 65 ans. «Vous mesurez, sans doute, l'émotion qui est la mienne, puisque c'est aujourd'hui - parce que je l'ai choisi - la dernière fois que j'entre en tant que député dans cet hémicycle où j'ai été élu pour la première fois en 1981, à la suite de l'élection du président François Mitterrand», a ajouté cet élu de Seine-Saint-Denis.
Le quatrième personnage de l'État a assuré que sa «plus grande fierté» aura été de présider l'Assemblée, plaidant pour que les députés continuent «à faire vivre le débat démocratique dont notre pays a plus que jamais besoin pour se rassembler, et choisir son destin».
Ma plus grande fierté aura été de vous présider, vous l’@AssembleeNat #DirectAN #QAG
— Claude Bartolone (@claudebartolone) 22 février 2017
«Être député fut pour moi une mission qui transporta tout mon être, occupa mes veilles et tendit ma volonté», a également écrit Claude Bartolone dans un billet publié dans la foulée sur son blog, intitulé «L'invincible espoir».
«Laisser la place aux jeunes»
«Il est temps de laisser la place aux jeunes énergies françaises qui reprendront le flambeau et viendront à leur tour faire briller en ces lieux, et sur tous les territoires, la flamme de la démocratie», juge-t-il dans ce billet.
Elu PS de Seine-Saint-Denis sans interruption depuis 1981, le président de l'Assemblée et ancien ministre de la Ville avait pourtant été investi par le PS dans la 9e circonscription de Seine-Saint-Denis et semblait déterminé à rempiler, il y a encore quelques mois. Né le 29 juillet 1951 à Tunis, ce «pro» de la politique est licencié ès sciences et ancien cadre dans l'industrie pharmaceutique. Il a adhéré au PS en 1974, l'année où François Mitterrand a échoué de justesse face à Valéry Giscard d'Estaing lors de l'élection présidentielle. Il a été battu par Valérie Pécresse (Les Républicains) aux élections régionales en Ile-de-France en décembre 2015.
A lire aussi : Les noms de collaborateurs des députés publiés sur le site de l'Assemblée
Ses relations avec François Hollande sont devenues glaciales après la parution du livre des journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, dans lequel ils attribuent au chef de l'État des propos sur le supposé manque de «charisme» de M. Bartolone. Lors de la campagne de la primaire socialiste élargie, il a soutenu Manuel Valls, finalement battu par Benoît Hamon.