Retransmise en direct sur TF1 et RTL, la confrontation est très attendue. Les prétendants devront faire preuve d’audace pour faire la différence.
Un rendez-vous décisif. Les sept candidats à la primaire de la gauche sont attendus au tournant, ce jeudi soir, à l’occasion du premier débat. Un événement crucial qui marquera le coup d’envoi du sprint final à l’approche du vote des 22 et 29 janvier.
Le rythme sera donc effréné, puisque trois autres affrontements télévisés en treize jours seulement sont prévus, assortis d’une succession de meetings. Tout l’enjeu pour chacun sera de faire la différence, alors que le scrutin s’annonce plus serré que jamais.
Un débat particulièrement scruté
Pour la première fois depuis le début de cette campagne express, les candidats vont enfin pouvoir confronter leurs programmes. Un tirage au sort a désigné Manuel Valls, qui sera le premier à s’exprimer. L’ancien chef du gouvernement pointe en tête depuis son entrée en campagne, étant crédité, selon un récent sondage Ifop, de 36 % des intentions de vote au premier tour.
Fort de son expérience au pouvoir, il pourra s’appuyer sur sa stature, en s’exprimant sur les sujets régaliens. En tant qu’ex-ministre de l’Intérieur, il devrait aussi être à l’aise sur les thèmes du terrorisme ou de la laïcité, prévus au programme. Manuel Valls devra toutefois rattraper une semaine difficile, marquée par plusieurs sondages le donnant battu au second tour par Arnaud Montebourg.
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Ce dernier, ambassadeur du «Made in France» et à 24 % dans les sondages, sera d’ailleurs attendu ce soir sur les sujets économiques. Mais, passé de Bercy au secteur privé, le défi pour lui sera, selon le directeur adjoint de l’Ifop Frédéric Dabi, de «faire un travail de cohérence, notamment sur sa capacité à être une alternative à la gauche réformiste».
Autre thème abordé : les questions de société. Sur ce point, Benoît Hamon pourrait faire la différence, son programme proposant notamment la légalisation du cannabis. D’autant que le frondeur bénéficie ces derniers jours d’une dynamique favorable dans les sondages (21 %), au point de venir perturber le duo de tête.
Situé à sa gauche sur scène, Vincent Peillon sera probablement le plus scruté de tous. Parti tard en campagne, il peine à décoller, récoltant 9 % des intentions de vote. Restent, enfin, Sylvia Pinel (7 %), François de Rugy (2 %) et Jean-Luc Bennahmias (1 %), qui pourront profiter de cette exposition médiatique pour se faire connaître du grand public.
Un scrutin à hauts risques
A dix jours du premier tour, le débat est d’autant plus crucial que le PS semble affaibli. Le principal enjeu sera donc celui de la mobilisation. «La primaire de la gauche se fait sous l’ombre de celle de la droite, réussie en termes de participation», analyse Frédéric Dabi. Par conséquent, «un enjeu de crédibilité se pose», pour le PS. «Les débats, s’ils sont réussis, pourraient permettre à la fois de mobiliser et de crédibiliser», conclut le spécialiste.
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Un défi d’autant plus difficile à relever que la gauche a deux candidats à la ligne politique claire, dont la cote de popularité ne faiblit pas. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) est crédité entre 11 et 13 %, quand Emmanuel Macron (En Marche !) s’affiche comme le troisième homme (17-20 %), derrière François Fillon et Marine Le Pen.