Bien moins inhibés que lors du premier débat, les sept candidats à la primaire de la droite se sont frontalement attaqués jeudi à Paris dans le cadre feutré de la salle Wagram.
Nicolas Sarkozy s'est de nouveau retrouvé au centre des attaques de ses six rivaux. La pratique du pouvoir, l'un des premiers thèmes de la soirée, a libéré la parole. «Certains avaient fait la promesse de ne jamais se représenter s'ils étaient battus», a attaqué Bruno Le Maire, moins emprunté que lors de sa première prestation. "Commence d'abord par essayer d'être élu, tu verras que c'est très difficile", a rétorqué Nicolas Sarkozy, qui a lui aussi annoncé son intention de n'accomplir qu'un seul -nouveau- mandat s'il l'emporte en 2017.
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Autre échange tendu entre l'ancien chef de l'Etat et Nathalie Kosciusko-Morizet: "Je ne regrette pas ta nomination (au gouvernement). Je ne suis pas sûr de le refaire, mais je ne le regrette pas". "Tu n'en auras pas l'occasion", a répliqué du tac au tac son ancienne ministre. "Si j'avais été réélu en 2012, Nathalie se serait fait violence pour m'accompagner", a ironisé M. Sarkozy.
La «fixation» Bayrou
L'ancien président avait subi une première salve d'entrée sur le thèmes des migrants, alors qu'une importante évacuation se profile au coeur de Paris. Comme lors du premier débat, c'est Jean-François Copé qui a attaqué pied au plancher, dénonçant, suivi par Bruno Le Maire et Alain Juppé, les accords du Touquet signés avec la Grande-Bretagne en 2003, alors que M. Sarkozy était ministre de l'Intérieur. "Ce n'était pas l'accord du Touquet mais l'accord de Canterbury. On n'est pas obligé de bien connaître le dossier", a cinglé l'ancien président.
Nicolas Sarkozy, qui martèle son hostilité à un accord avec le centriste François Bayrou, s'est vu reprocher jeudi soir cette "fixation" par plusieurs de ses adversaires, et notamment par le principal intéressé, son rival Alain Juppé. "Je ne lui ai rien promis, il ne m'a rien demandé", a une nouvelle fois évacué le maire de Bordeaux. A ses côtés, plusieurs candidats ont déploré la place trop grande accordée à cette question. "6 millions de chômeurs, 100% de dette, le totalitarisme islamique à nos portes" et le principal sujet de la campagne, "c'est le maire de Pau", s'est indigné François Fillon. Certains candidats ont embrayé, tel Bruno Le Maire: "Ce serait plus crédible si tu n'avais pas fait l'ouverture à des ministres de gauche en 2007".
François Fillon, qui remonte dans les derniers sondages au point de s'installer comme le troisième homme, s'est à nouveau montré imperturbable, déclinant ses propositions sans trop se soucier de ses concurrents. Le président du Parti chrétien-démocrate Jean-Frédéric Poisson, qui le 13 octobre avait fait figure de révélation, a paru moins à l'aise.