Hassen Hammou s'était lancé le pari un peu fou de se présenter à la primaire de la droite. Finalement, ce Marseillais de 27 ans issu du monde associatif a du jeter l'éponge, faute de parrainages suffisants.
Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je ressens beaucoup de déception. Si je me retire du jeu, c’est parce que je ne suis pas parvenu à réunir les conditions nécessaires pour me présenter à la primaire de la droite. J’ai recueilli la signature de 250 militants, d’une dizaine de députés et le parrainage d’une centaine d’élus locaux qui ne sont pas tous de mon bord politique [Les parrainages de 2 500 adhérents et de 250 élus dont 20 parlementaires sont requis, ndlr]. Pour ce scrutin, il y aura donc une absence de diversité ! J’étais quand même le seul candidat qui n’avait jamais exercé de responsabilités et qui n’avait pas 20 ans de carrière derrière lui …
Quel regard portez-vous sur cette expérience ?
Les politiques portent le même message tous les jours, en affirmant qu’il faut de nouvelles personnes qui s’engagent. Mais c’est extrêmement dur ! C’est frustrant de faire une campagne dans ces conditions. J’étais vraiment le candidat de la débrouille.
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Pourquoi vous êtes-vous lancé dans la primaire ?
Il y a quelques jours, un jeune qui a grandi dans mon quartier est décédé dans d’atroces circonstances, à Marseille, au cours d’un règlement de comptes. Il avait 21-22 ans. Il y a une nécessité d’apporter une réponse morale. Et selon moi, la jeunesse et le renouvellement des idées en font partie. C’est cela qui m’a poussé à m’engager dans cette primaire. J’ai interviewé le président de la République en 2014. Je me suis alors aperçu que rien de concret n’était prévu pour les jeunes de manière générale. Et malheureusement, la droite ne se sent pas assez légitime pour aller dans les quartiers populaires.
Quelle va être la suite pour vous ?
J’ai envie d’un engagement citoyen fort impliquant la jeunesse dans la primaire et la présidentielle, on est d’ailleurs en train d’imaginer un projet allant dans ce sens. Car aujourd’hui, la jeunesse de France n’a aucune vision, aucune perspective d’avenir claire. Et moi, j’ai envie de faire aimer la politique à des milliers de jeunes.