Le candidat à la primaire de la droite et favori des sondages, Alain Juppé, faisait ce samedi sa rentrée politique à Chatou (Yvelines). Tout au long de ses propositions, le maire de Bordeaux a tenu à souligner ses divergences avec Nicolas Sarkozy.
«Je ne veux pas d'un Guantanamo à la française»
Alain Juppé a rejeté l'idée d'un «Guantanamo à la française» pour les fichés S, prenant ainsi le contre-pied de son rival Nicolas Sarkozy. L'ancien Président de la République avait en effet proposé de placer en rétention administratives tous les fichés S soupçonnés d'activités terroristes. Devant ses partisans, le maire de Bordeaux a déclaré qu'il «n'accepterait pas un Guantanamo à la française où l'on enfermerait sans jugemement des milliers de personnes, pour une durée indéterminée». Selon lui, ces individus «doivent pouvoir être mis préventivement hors d'état de nuire» mais «l'intervention d'un juge reste incontournable, l'autorité judiciaire reste la garante des libertés individuelles».
L'adoption d'une Charte de la laïcité
En plein coeur de la polémique sur le burkini, l'ancien Premier Ministre a proposé un «accord solennel» entre la République et les représentants des Français musulmans. Il a ainsi émis l'idée de l'adoption d'une Charte de la laïcité et d'une clarification du débat sur l'islam en France. «La religion musulmane a sa place en France à condition que nos compatriotes qui la pratiquent respectent strictement les lois e lles valeurs de la République, et notamment l'un de ses piliers : la laïcité», a-t-il déclaré.
Alain Juppé propose une charte de laïcité aux... par ITELE
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En réaffirmant son opposition à une loi interdisant le port du burkini, Alain Juppé marque encore ses divergences avec Nicolas Sarkozy qui avait estimé que «ne rien faire contre ce vêtement de bain serait un nouveau recul contre la République». «Cela ne sert à rien de se précipiter pour promettre dans l'agitation médiatique une nouvelle loi», a répété le maire de Bordeaux à Chatou.
Rassembler plutôt que cliver
Alain Juppé s'est posé en rassembleur devant ses partisans. Il a ainsi déclaré vouloir «rassembler plutôt que vouloir exclure ou stigmatiser», prônant une campagne «d'espérance, de vérité et de transparence».
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«Je viens de fêter mon 71e anniversaire, bel âge pour accéder au pouvoir comme l'ont fait avant moi d'illustres hommes d'Etat», a avancé le candidat, tout en se disant conscient des critiques sur son âge. «Ils diront que je suis vieux, que je suis trop dur... ou trop moi; à gauche, au centre, ou nulle part (...) Tout cela, je vous l'assure, me laissera serein et conforté dans mon projet. Enfin, l'Ancien Premier Ministre a assuré qu'il était «l'homme de la situation», tout en s'excusant pour ce manque de modestie.