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Législative partielle du Doubs : le candidat PS l'emporte

Le candidat socialiste Frédéric Barbier l'a emporté face à Sophie Montel (FN) au deuxième tour de la Législative partielle du Doubs.[SEBASTIEN BOZON / AFP]

Lors du deuxième tour de Législative partielle du Doubs, opposant le FN et le PS, c’est le candidat socialiste Frédéric Barbier qui remporté l’élection avec 51,43% des voix.

 

"Je ne me réjouis pas, je ne pavoise pas, ce succès je le dois aux forces républicaines" a déclaré le vainqueur.

Le duel opposait la candidate du Front National, Sophie Montel, 45 ans, arrivée en tête du 1er tour avec 32,60% des voix, au socialiste Frédéric Barbier (28,85%), 54 ans.

Cette partielle, destinée à pourvoir le siège laissé vacant dans la 4e circonscription par Pierre Moscovici après son départ pour la Commission européenne, a été érigée en test par l'ensemble de la classe politique avant les départementales prévues fin mars.

Quelque 66.825 électeurs étaient appelés aux urnes. Les bureaux de vote ont ouvert à 8H00 et ont été fermés à 18H00. A midi, la participation s'élevait à 16,25%, annonce la préfecture, contre 14,38% au 1er tour. 

Mme Montel, eurodéputée FN et lepéniste de la première heure, fasait face au vice-président du conseil général du Doubs, homme du terroir.

Si le candidat socialiste partait favori -un sondage Ifop donnait jeudi M. Barbier vainqueur du scrutin avec 53% d'intentions de vote contre 47% à sa concurrente du FN-, la victoire était cependant loin d'être assurée pour le PS.

Pour l'emporter, le candidat socialiste devait compter sur un report de voix des électeurs de l'UMP, après l'échec de leur candidat Charles Demouge au 1er tour (26,54% des voix).

L'UMP a appelé ses électeurs à voter blanc ou à s'abstenir, sans leur demander de faire barrage au Front national. Le parti a choisi, mardi, d'opter pour le "ni-ni" (ni vote FN, ni vote PS), contre l'avis de Nicolas Sarkozy qui plaidait pour une inflexion, avec un texte appelant à faire barrage au Front national.

 

L'abstention, la clé du scrutin

Les électeurs de l'UMP se trouvaient ainsi de facto placés en position d'arbitres pour départager les candidats.

Ce scrutin a attisé les passions politiques jusqu'au plus haut sommet de l'Etat: jeudi, François Hollande s'est impliqué à son tour dans le débat sur la consigne de vote de l'UMP reprochant au parti et à Nicolas Sarkozy de ne pas se prononcer contre le FN.

Samedi, à la veille du scrutin, Marine Le Pen a estimé que l'ancien chef de l'Etat, avec son souhait initial d'un appel à voter blanc ou à s'abstenir tout en rejetant le FN, avait fait un "pas chassé vers le PS".

Sur le terrain, plusieurs élus locaux UMP ont appelé à faire barrage au FN, à l'exception notable de Charles Demouge, qui a opté pour la ligne officielle du "ni-ni" de son parti.

L'abstention (60,5% au 1er tour) était l'une des clés du scrutin de dimanche. 

Cette victoire du candidat socialiste a mis un coup d'arrêt à une série noire pour le PS, qui n'avait pas gagné une des 13 élections partielles organisées depuis le début du quinquennat de François Hollande. Jusqu'à aujourd’hui, seul le PRG avait emporté un siège en juin 2014.

Si Sophie Montel l'avait emporté, elle serait devenue la 3e députée FN à siéger au Palais Bourbon. La candidate du Front nationale s'est déclarée prête à quitter son poste d'eurodéputée.

A gauche, Frédéric Barbier a pu bénéficier des voix des électeurs du Front de gauche et des Verts, mais pas de Lutte ouvrière. Au centre droit, UDI et MoDem avaient appelé à voter PS.

 

Les ténors de chaque parti soutiennent leur candidat

Avant le deuxième tour, le numéro 2 du FN, Florian Philippot, et le maire FN d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Steeve Briois, se sont succédés ces derniers jours dans le Doubs pour soutenir Sophie Montel.

Du côté du PS, le candidat socialiste a reçu le soutien du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.

M. Valls, venu soutenir Frédéreic Barbier dans le Doubs, a appelé, dans un message notamment destiné aux électeurs UMP, à défendre "les valeurs de la République et du général de Gaulle".

Lors d'un meeting mercredi soir à Audincourt, M. Cazeneuve a appelé les électeurs à "poursuivre ce grand élan d'unité républicaine autour de nos valeurs", après les manifestations ayant suivi les attentats de Paris.

 

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