En direct
A suivre

548.554 électeurs ont voté blanc

Des enveloppes contenant des bulletins de vote [Rémy Gabalda / AFP/Archives] Des enveloppes contenant des bulletins de vote [Rémy Gabalda / AFP/Archives]

Les votes blancs, comptés à part pour la première fois, ont représenté 2,8% des votants aux élections européennes de dimanche, et le total des blancs et nuls a atteint 4%, nettement plus que lors de précédents scrutins comparables.

 

Une loi votée en février à l'initiative du député UDI François Sauvadet sépare désormais, dans la présentation des résultats, les votes blancs (y compris les enveloppes vides) des votes nuls (bulletins raturés, griffonnés ou déchirés, par exemple). En revanche, ils ne sont pas pris en compte dans les suffrages exprimés.

Dimanche, les votes blancs ont été environ deux fois plus nombreux que les nuls: 548.554 (2,78% des votants), contre 248.950 (1,26%).

Au total, on compte 797.504 votes blancs et nuls, représentant 4,04% des votants, un pourcentage nettement supérieur à celui des européennes de 2009 (1,75%) ou du premier tour des présidentielles de 2012 (1,92%).

Ces deux derniers scrutins constituent de meilleurs points de comparaison que le deuxième tour de la présidentielle de 2012, où les blancs et nuls ont grimpé jusqu'à 5,8%, le duel François Hollande-Nicolas Sarkozy rebutant des électeurs de candidats éliminés au premier tour, en premier lieu Marine Le Pen.

De même, le taux élevé (5,5%) au premier tour des municipales de mars dernier peut s'expliquer par les 3.000 communes où se présentaient une seule liste: le bulletin blanc ou nul était alors le seul moyen d'exprimer un vote hostile aux candidats.

Dimanche, la reconnaissance légale des votes blancs a donc fait croître leur nombre, même si les modalités pratiques n'étaient pas simples: les électeurs devaient les apporter eux-mêmes (aux bonnes dimensions!), à moins de savoir qu'ils pouvaient ne rien glisser dans l'enveloppe.

Régionalement, les votes blancs ont été les moins nombreux en Ile-de-France (1,85%) et dans le sud-est (2,34%), alors qu'ils ont dépassé 3% dans les autres circonscriptions métropolitaines. Et c'est seulement en Outre-mer que l'on compte un peu plus de bulletins nuls que de blancs.

Les défenseurs du vote blanc défendent l'idée qu'il permet de lutter contre l'abstention car il "donne envie de voter, que l'on soit ou non satisfait par le choix proposé", selon les termes de l'ancien auteur phare des Guignols, Bruno Gaccio, militant de cette cause devenu l'un des cofondateurs du parti Nouvelle Donne.

Plusieurs mouvements veulent aller plus loin, en réclamant la prise en compte des bulletins blancs dans les suffrages exprimés, refusée par les parlementaires notamment parce qu'elle compliquerait la répartition des sièges dans une élection à la proportionnelle (à qui reviendrait le ou les sièges gagnés par les "blancs" ?).

Pour se faire entendre, ces protestataires ont paradoxalement appelé à... ne pas voter blanc. L'association du vote blanc a ainsi demandé à ses sympathisants de mettre dans l'enveloppe un bulletin imprimé du slogan "Ceci est un bulletin blanc" et protestant contre l'exclusion des suffrages exprimés, donc un bulletin nul. Et le mouvement des Citoyens du vote blanc a présenté des listes dans six circonscriptions, qui ont recueilli quelque 110.000 voix.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités