La "division de la gauche ne peut pas être un objectif progressiste", a averti dimanche le député socialiste des Landes Henri Emmanuelli, à l'adresse du coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui a renouvelé ses attaques contre François Hollande.
"La division de la gauche ne peut pas être un objectif progressiste, n'a jamais été, ne sera jamais un objectif progressiste", a lancé le député sous les applaudissements, lors de la réunion du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), à Soustons (Landes).
S'adressant "amicalement" à Jean-Luc Mélenchon, "qui parfois (l)'interpelle publiquement pour des raisons qu'(il) ignore, enfin qu'(il) subodore un petit peu", Henri Emmanuelli, de l'aile gauche du PS, a encore estimé que "remonter la pente sera rude et demandera bien davantage que des manifestations de rue".
Ces manifestations sont "certes légitimes, mais ne vont pas par elles-mêmes ou en elles-mêmes apporter de solutions", a souligné Henri Emmanuelli à quelques heures de la manifestation à Paris du Front de gauche "contre l'austérité, contre la finance et pour une VIe République".
"Comme je sais qu'il (Jean-Luc Mélenchon) aime beaucoup l'Histoire, je l'invite à relire celle de l'Europe au siècle dernier et (à) redécouvrir ce qu'a donné ce genre d'attitude (de division de la gauche) à un moment donné. Certes, les contextes sont différents et je ne pense pas que l'Histoire se reproduise. Mais il faut tout de même y prendre garde", a averti Henri Emmanuelli, dans une allusion à la division du mouvement socialiste dans les années vingt, auquel a succédé dans les années trente la montée des fascismes en Europe et du nazisme en Allemagne.
"J'ai envie de lui dire, mon cher Jean-Luc, il n'y a que les prairies et les pâturages qui repoussent après l'incendie. Pas les usines", a conclu l'ancien président de l'Assemblée nationale, au sujet de l'expression "coup de balai" employée initialement par Jean-Luc Mélenchon pour lancer la manifestation de dimanche, ce qui avait suscité de fortes réserves, notamment du PCF.
Dans une interview publiée dimanche par le Parisien, Jean-Luc Mélenchon estime notamment que François Hollande "est l'une des causes de la crise" en ayant fait "le choix de l'austérité".