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Lurel donne des signes d'ouverture à la Polynésie

Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, à Paris, le 24 octobre 2012 [Jacques Demarthon / AFP/Archives] Victorin Lurel, ministre des Outre-mer, à Paris, le 24 octobre 2012 [Jacques Demarthon / AFP/Archives]

Le ministre des Outre-mer Victorin Lurel, en déplacement en Polynésie française, a donné des signes d'ouverture sur la question de l'indemnisation des victimes des essais nucléaires et de la possible évolution statutaire de cette collectivité du Pacifique, mais à long terme.

Arrivé dimanche matin à Papeete en principe pour une visite de trois jours, Victorin Lurel a dû repartir le soir-même afin de rendre un dernier hommage à sa mère, décédée en Guadeloupe.

Cette visite avait pour but de marquer la reprise d'un dialogue apaisé, après les tensions entre le président indépendantiste Oscar Temaru et le gouvernement central sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

Le ministre a d'ailleurs annoncé, quelques minutes avant de quitter Tahiti, la venue de François Hollande en Polynésie, sans préciser de date. Le dernier président de la République à s'être rendu dans cette collectivité est Jacques Chirac, en 2003.

Dossier très attendu par les Polynésiens, l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français (en Algérie et Polynésie) a fait l'objet d'annonces du ministre, qui n'a pas caché son étonnement devant le peu de dossiers ayant donné lieu à réparation: seuls 9 dossiers sur 782 présentés à la commission ad hoc, dont seulement 2 pour des Polynésiens.

"Il y a déjà la levée du secret défense sur certaines archives, notamment personnelles", a déclaré Victorin Lurel à l'AFP. "Toutes celles et tous ceux qui s'estiment victimes des émissions radiologiques pourront obtenir leur dossier personnel et le communiquer à la commission d'indemnisation, ou devant une instance judiciaire".

Il a aussi proposé d'étendre la zone géographique des retombées nucléaires, "pas forcément à toute la Polynésie, la question est posée". Cette extension est une demande récurrente des associations de défense des victimes du nucléaire, comme Moruroa e tatou en Polynésie française.

Un test nucléaire français à Mururoa, dans le Pacifique sud, en 1970 [ / AFP]
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Un test nucléaire français à Mururoa, dans le Pacifique sud, en 1970
 

Il a enfin préconisé "d'ouvrir le champ des maladies admissibles", c'est-à-dire potentiellement liées à ces expérimentations nucléaires. "Le président a pris des engagements, il les respectera", a-t-il conclu à ce sujet.

Victorin Lurel s'est aussi exprimé sur la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non-autonomes à décoloniser, une réinscription qui ouvrirait la voie à un scrutin d'auto-détermination en Polynésie.

Le président polynésien Oscar Temaru avait présenté cette demande mercredi dernier à l'ONU devant le Mouvement des Non-Alignés, qui regroupe 120 pays, dans une charge virulente contre la France, accusée d'avoir utilisé les Polynésiens comme des "rats de laboratoire".

"Nous souhaiterions que la question soit d'abord une question franco-française et qu'après les élections (territoriales, prévues en avril et mai, ndlr), selon des procédures avec un respect mutuel, ne tentant pas de stigmatiser la France, oui, on pourra tenter de voir", a réagi Victorin Lurel.

"Pour le moment, ce n'est pas la priorité du gouvernement de la France, ce n'est pas l'option personnelle du président de la République" a-t-il tempéré, tout en ouvrant la possibilité d'un référendum, mais à long terme : "le droit constitutionnel français a tous les éléments pour traiter la question, le moment venu, posée de bonne manière, dans un processus, et je pense que le gouvernement et le président de la République ne seraient pas opposés à aller au fond des choses".

Le Parti socialiste et le Tavini d'Oscar Temaru sont des alliés politiques, mais François Hollande avait marqué son opposition à l'indépendance de cette collectivité d'outre-mer pendant la campagne présidentielle.

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