Marion-Maréchal Le Pen a co-signé pour la première fois une proposition de loi émanant d'un député UMP, Lionnel Luca, qui demande que la répression de l'insurrection vendéenne pendant la Révolution française soit qualifiée de "génocide vendéen".
Interrogé par l'AFP, Lionnel Luca, député des Alpes-Maritimes et figure de la Droite populaire, a affirmé n'avoir eu "aucun contact" sur le sujet avec la députée frontiste, expliquant que Mme Marion-Maréchal Le Pen avait reçu, "comme d'autres", sa proposition de loi par courrier électronique.
"Mais je ne vois pas de quel droit je pourrais refuser qu'elle se rattache" à ce texte, qui a aussi été co-signé par l'ancien secrétaire d'Etat et député UMP Alain Marleix, ainsi que Dominique Tian, Alain Leboeuf et Philippe Vitel, tous UMP. Figurent aussi les députés vendéens et non-inscrits Véronique Besse et Yannick Moreau. Ce n'est pas la première fois qu'une telle proposition de loi est déposée.
"Il n'y a aucun calcul politique", a-t-on affirmé dans l'entourage de la députée frontiste. "Il s'agit d'une première, mais le sujet s'y prêtait, et il faut dire que les députés UMP ne nous envoient pas non plus tous les jours des textes pour qu'on les co-signe", a-t-on ajouté.
La proposition de loi, enregistrée mercredi, et qui a peu de chances de prospérer, est un article unique qui affirme que "la République française reconnaît le génocide vendéen de 1793-1794". Dans l'exposé des motifs, on peut lire qu'il y a eu une "volonté incontestable de la Convention d'anéantir une population".
"Indigne", a réagi le secrétaire national du Parti de gauche, Alexis Corbière, "car il est frauduleux d'utiliser le terme de +génocide+ pour qualifier les conséquences de guerres civiles qui dureront jusqu'en 1796, incompréhensibles si l'on oublie le contexte et les graves difficultés que rencontrait la République naissante". "Ce vocabulaire inadapté est une vieille ruse idéologique de l'extrême droite pour calomnier la Révolution française et banaliser les génocides bien réels du XXème siècle", ajoute M. Corbière dans un communiqué.
"Pour la première fois, des députés UMP et FN font un projet de loi commun. Il a bien évidement pour ciment la haine de la Révolution", estime ce proche de Jean-Luc Mélenchon.