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Les Verts s'interrogent sur leur place au sein du gouvernement

"Des écologistes au gouvernement, pour quoi faire?" Les journées d'EELV à Poitiers, qui commencent mercredi, seront l'occasion pour les Verts de s'interroger sur leur place au sein du nouvel exécutif de gauche et leur capacité à peser pour "faire avancer l'écologie".[AFP] "Des écologistes au gouvernement, pour quoi faire?" Les journées d'EELV à Poitiers, qui commencent mercredi, seront l'occasion pour les Verts de s'interroger sur leur place au sein du nouvel exécutif de gauche et leur capacité à peser pour "faire avancer l'écologie".[AFP]

"Des écologistes au gouvernement, pour quoi faire?" Les journées d'EELV à Poitiers, qui commencent mercredi, seront l'occasion pour les Verts de s'interroger sur leur place au sein du nouvel exécutif de gauche et leur capacité à peser pour "faire avancer l'écologie".

Pour la première fois de leur histoire, les écologistes ont des représentants au gouvernement, au Sénat et à l'Assemblée, sans pour autant avoir de position charnière, le PS gardant une forte majorité.

Mais cette participation ne vaut pas adhésion, ont déjà fait savoir plusieurs voix du parti, qui ont fait entendre leur différence avec le PS durant l'été, sur les Roms ou le traité européen.

Les deux ministres EELV du gouvernement, Cécile Duflot, la ministre du Logement et de l'Egalité des territoires, et Pascal Canfin, le ministre du Développement, viendront justement débattre de leur présence dans l'exécutif. "En étant dans le jeu, on a plus de capacité d'influencer qu'en étant dans les tribunes", fait valoir Pascal Canfin, qui dit préférer "être dans l'action plutôt que dans le commentaire". "Nous avons une responsabilité d'influence sur la politique du gouvernement", ajoute-t-il.

"C'est la bonne façon de faire avancer les idées des écologistes", insiste Jean-Vincent Placé, sénateur de l'Essonne. "Avec des responsabilités ministérielles, nous faisons pression par exemple" dans le dossier du gaz de schiste, explique-t-il tout en affirmant "garder une liberté de parole". Il s'est d'ailleurs rangé parmi les partisans d'un "non fédéraliste" au traité européen qui prévoit "la règle d'or" budgétaire.

"On ne peut pas être à la fois dans la dénonciation de ce qui a été fait auparavant et en même temps ne pas se salir les mains quand on a l'opportunité de faire changer les choses", estime pour sa part Pascal Durand, secrétaire national d'Europe-Ecologie-Les Verts, qui a "toujours défendu la participation au gouvernement".

Pas là pour "verdir" le programme PS

Pour Noël Mamère, député-maire, "le problème est de savoir si notre présence dans les institutions est un atout pour faire avancer l'écologie ou si on risque de s'embourgeoiser et de se noyer dans les institutions".

Même interrogation chez Yves Cochet. L'ancien ministre du gouvernement Jospin assure que "le but d'un parti politique est d'avoir des élus" mais "en tant qu'écologistes, il ne faut pas que nous perdions notre âme". Son expérience lui a appris que lorsqu'on "est au gouvernement, surtout en tant que parti minoritaire, il est difficile" de "faire entendre une musique assez différente de la majorité".

Sans avoir participé au gouvernement, Denis Baupin retire de son expérience d'adjoint à la mairie de Paris que "la conviction, la pertinence, la prise à témoin de l'opinion pèsent autant que le nombre de mains levées à l'Assemblée".

"Il faut davantage se poser la question du +comment faire+, au-delà du +quoi faire+. Nous ne sommes pas que des gens qui ont des grandes idées mais qui les mettent aussi en oeuvre", explique l'élu. "Il faut être en capacité de convaincre", selon Pascal Durand qui "fait le pari de la capacité de cette majorité à faire bouger les choses".

Plus critique, Noël Mamère refuse d'être là "pour verdir le programme du PS". Il table ainsi sur la "mobilisation de la société", alors que "beaucoup de choses ont progressé, l'écologie a infusé dans la société".

Une optique partagée par Pascal Canfin: conscient "du risque d'être marginalisé politiquement parce que ne bénéficiant pas de rapport de force", le ministre du Développement l'affirme: "Notre capacité à convaincre passe par notre capacité à faire bouger l'ensemble de la société".

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