Les universités d’été de l'Academia Christiana, un mouvement catholique proche de l’extrême droite, débutent ce lundi 14 août près d’Angers, dans le Maine-et-Loire.
L’arrivée de l'Academia Christiana à Bécon, près d’Angers, n’est pas du goût de tout le monde. C’est dans cette commune du Maine-et-Loire que le mouvement catholique, proche de l’extrême droite, organise ses universités d’été dès ce lundi 14 août, et ce jusqu’à dimanche prochain.
Sur son site internet, le mouvement créé en 2013 affirme «former les jeunes chrétiens et les hommes de bonne volonté qui veulent s’engager au service du Bien commun», lutter contre «un capitalisme dégénéré» pour que «les hommes aient une patrie à aimer», et défendre son «héritage gréco-romain et l’idéal de la chrétienté».
L’événement s’organise comme chaque année autour de conférences, notamment sur des sujets politiques, d’activités physiques et de temps de prière. Cette année, le thème des universités d’été est «la beauté sauvera-t-elle le monde ?». Un regroupement très politique qui regroupe chaque année de nombreux militants des sphères nationalistes françaises, du mouvement Civitas, récemment dissous par le ministre de l’Intérieur, à l’organisation identitaire de l’Alvarium, active à Angers, réputée pour ses actions violentes.
L’arrivée de ce mouvement catholique nationaliste ne fait pas que des heureux. «Ça me dérange que la commune de Bécon soit associée à ce groupe dans l'imaginaire, mais je n'ai aucun pouvoir pour les empêcher de venir», a déclaré la maire de la commune, Marie-Ange Fouchereau, à France 3 Pays-de-la-Loire. «J'en ai parlé avec la gendarmerie, puisqu'il y a quand même des intervenants qui seraient susceptibles d'être fichés S, c'est une information qui m'a été confirmée. Mais la gendarmerie nous a informés qu'ils pouvaient se réunir dans un cadre privé», a-t-elle expliqué à la chaîne locale.
Selon une enquête de «L’œil du 20h» de France 2, diffusée en février 2022, le mouvement de l’Academia Christiana est effectivement dans le viseur des renseignements, notamment à cause de l’attrait de certains de ses membres pour les armes à feu, ou pour l’antisémitisme de certains militants.
La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a engagé la dissolution du mouvement Civitas, également catholique et proche de la droite identitaire, à la suite de propos antisémites tenus par l’essayiste Pierre Hillard lors de ses universités d’été.