Le dispositif des téléphones portables d'urgence remis aux femmes victimes de violences conjugales, qui a fait ses preuves en Seine-Saint-Denis et dans le Bas-Rhin, "a vocation à essaimer", a affirmé vendredi la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, à l'occasion de son lancement à Paris.
Saluant un "dispositif innovant" et le "partenariat constructif" entre le parquet de Paris, la préfecture de police, la Mairie de Paris, la région Ile-de-France, et les opérateurs Orange et Mondial Assistance, la ministre a estimé qu'il avait "vocation à essaimer" en France.
"L'Etat est un partenaire indispensable", qui, quand des dispositifs fonctionnent, doit "impulser leur généralisation", a-t-elle souligné, ajoutant : "On touche du doigt ce que doit être la politique de protection: intégrée et partenariale".
"Nous avons une obsession partagée", a-t-elle poursuivie, "d'un service public qui a le devoir de répondre présent à chaque fois qu'une femme est confrontée à l'urgence".
"Dans ce domaine, les erreurs d'aiguillage et les portes qui se ferment ne sont pas tolérables", a insisté Mme Vallaud-Belkacem.
Concrètement, à partir de lundi, 15 téléphones portables d'urgence seront à disposition. Leur attribution, pour une durée de 6 mois renouvelable une fois, se fait sur décision du parquet de Paris, après une évaluation du Centre d'information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF).
Les chiffres sur les violences faites aux femmes sont difficiles à établir, quand seules environ 10% portent plainte, mais le procureur de Paris François Molins a fait part de 1.951 plaintes et procès verbaux traités en 2011.
Le téléphone est un portable classique avec des numéros pré-enregistrés: ceux d'associations et celui d'urgence, qui arrive sur une plateforme dédiée de Mondial Assistance, ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, avec des opérateurs formés déclenchant, si besoin, l'envoi des forces de police.
"En 2011, nous avons traité 737 appels venant des téléphones d'urgence de la Seine-Saint-Denis: globalement, 10% déclenchent des secours, mais le reste sont des appels" de femmes qui veulent "être rassurées, calmées, réconfortées", a expliqué le directeur général de Mondial Assistance Michel Camescasse.
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