Ils sont de droite, de gauche ou du centre mais ils sont tous les grands perdants de ces législatives. Après leur défaite que leur reste-t-il ?
François Bayrou : plus que conseiller municipal
Il a tout perdu ce dimanche. Elu sans discontinuer depuis 1986, François Bayrou n’a pas réussi à s’imposer dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Après un score faible lors de la présidentielle où il a obtenu 9,13% des voix, se classant ainsi en cinquième position, il a un avenir plus qu’incertain. Il ne lui reste qu’un mandat de conseiller municipal à Pau. En 2008, il avait perdu les élections municipales dans cette commune.
Ségolène Royal : présidente de la région Poitou-Charentes
Elle visait le Perchoir, elle ne siégera finalement pas à l’Assemblée nationale. Battue avec 37% des voix contre 63% pour le dissident socialiste Olivier Falorni à La Rochelle, Ségolène Royal n’a plus qu’un seul mandat : la présidence de la région Poitou-Charentes. Hier elle a indiqué qu’elle n’excluait pas de briguer la tête du Parti Socialiste.
Marine Le Pen : conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais et députée européenne
Présidente du Front national depuis 2011, elle briguait pour la première fois un mandat législatif. Candidate dans la 11ème circonscription du Pas-Calais, Marine Le Pen arrive en tête au premier tour avec 42,26% des exprimés, éliminant au passage le président du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon. Elle est battue au second tour par le socialiste Philippe Kemel, avec seulement 118 voix d'écart. Marine Le Pen continue de présider son parti, tout en restant conseillère régionale du Nord-Pas-de-Calais, et députée européenne.
Jean-Luc Mélenchon : député européen
Le président du Parti de gauche voulait rejouer le premier tour de l'élection présidentielle, où il fut devancé par Marine Le Pen. Mais dans le fief de la candidate frontiste, à Hénin-Beaumont, Jean-Luc Mélenchon n'a même pas passé le premier tour des élections législatives (21,46%). Il reste juste député européen.
Nadine Morano : sans mandat
L'ancienne ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle se présentait dans la 5ème circonscription de Meurthe-et-Moselle où elle était déjà députée depuis 2002 jusqu'à son entrée au gouvernement. Pour ces élections législatives, Nadine Morano est arrivée en deuxième position au premier tour, et a appelé au soutien des électeurs frontistes. Elle est battue au second tour par le socialiste Dominique Potier, remportant seulement 44,33% des voix. Aujourd'hui, la Nancéienne se retrouve sans mandat local ou national. Responsable de communication de profession, peut-être se retournera-t-elle vers ses premières fonctions, après avoir porté plainte contre Gérald Dahan.
Claude Guéant : sans mandat
L’ancien ministre de l’Intérieur de Nicolas Sarkozy a payé cher la dissidence dans la circonscription de Boulogne-Billancourt. Pour son baptême des urnes, il recueille 38,41% des voix et perd de peu face au dissident UMP Thierry Solère. Il n’exerce plus aucun mandat électoral.
Frédéric Lefebvre : membre du conseil régional d'Île-de-France
Candidat dans la toute nouvelle première circonscription des Français établis hors de France, il souhaitait représenter à l'Assemblée nationale les Français du Canada et des Etats-Unis. Frédéric Lefebvre a obtenu 45,99% des voix au second tour contre son adversaire PS/EELV Corinne Narassiguin qui a obtenu 54,01% des voix. Dépourvu de son mandat de député, il poursuit celui de membre du conseil régional d'Île-de-France qu'il occupe depuis le 28 mars 2004.
Michèle Alliot-Marie : sans mandat
L’une des surprises de ces élections législatives est la défaite de l’ex-ministre dans son fief de Saint-Jean-de-Luz. MAM, également ancien maire de la ville basque, était élue depuis plus de 25 ans (1986) dans la 6e circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Avec cette défaite, Michèle Alliot-Marie n'exerce plus de mandat électoral.
Jack Lang : sans mandat
Parachuté dans la deuxième circonscription des Vosges, le candidat socialiste est battu de peu au second tour par le député UMP sortant Gérard Cherpion, ne récoltant que 49,12% des suffrages exprimés. Autrefois député européen, ministre, député, porte-parole du gouvernement et maire, à 72 ans il ne lui reste plus aucun mandat. Il retournera peut-être vers sa profession de professeur agrégé de droit public .
Eric Raoult : Maire du Raincy
Il briguait un sixième mandat de député mais il a été battu dans la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis par le socialiste Pascal Popelin qui a obtenu 54,1% des voix. A 56 ans, Eric Raoult,ténor de l’UMP habitué aux coups d’éclats, ancien ministre délégué à la ville et à l’intégration, n’a pas préservé son fief dans lequel il était élu député depuis 1986. Il n’avait été battu qu’une seule fois auparavant en 1997 mais il avait récupéré son siège cinq ans plus tard. Il ne lui reste plus que son mandat de maire du Raincy en Seine-Saint-Denis qu’il détient depuis 1995.
Georges Tron : Maire de Draveil
Il briguait un cinquième mandat mais il n’a pas convaincu. Déjà largement affaibli par plusieurs affaires judiciaires, Georges Tron, député UMP sortant, a été sévèrement battu sur la 9e circonscription de l'Essonne, avec 43,2% des voix, contre 56,8% pour son rival, le maire socialiste de Ris-Orangis Thierry Mandon. Georges Tron, ancien secrétaire d’Etat chargé de la fonction publique qui avait était obligé de démissionner en 2011, ne sera plus que maire de Draveil en Essonne.
Florian Philippot : sans mandat
Le porte-parole du Rassemblement bleu marine n’a pas réussi à s’imposer dans la 6e circonscription de la Moselle, battu par le candidat du PS. Cet échec signe son baptême électoral. Diplômé d’HEC et de l’ENA, il était un parfait inconnu lorsque qu’il a été propulsé directeur stratégique de la campagne de Marine Le Pen. Il n’exerce aucun mandat.
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