Le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, a vivement dénoncé lundi sur I-Télé la charge de Marine Le Pen, dimanche, contre l'islam radical et l'immigration, n'y voyant que "stupidité" et "méchanceté" sur fond d'"amalgame".
"Quelle stupidité et aussi quelle méchanceté!", s'est exclamé Pierre Moscovici.
Il était interrogé sur un discours de la candidate du Front national, prononcé près de Nantes, où Marine Le Pen s'est inquiétée des questions d'insécurité et de l'immigration, après les drames de Toulouse et de Montauban.
"Combien de Mohamed Merah dans les bateaux, les avions, qui chaque jour arrivent en France remplis d'immigrés?", "Combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non assimilés ?", a-t-elle lancé notamment.
Marine Le Pen tente de faire "un amalgame entre les musulmans de France, l'immigration massive et ce type de dérive" comme celle de Mohamed Merah qui ne concerne que "quelques individus", a réagi Pierre Moscovici. "Eh bien, je trouve que c'est comme cela que se défait une communauté nationale", a-t-il ajouté. "Les musulmans ont leur place dans la République. Le devoir, c'est l'intégration, ce n'est pas l'amalgame et ce n'est pas les désigner comme je ne sais quel criminel en herbe", a conclu Pierre Moscovici.
Pierre Moscovici a également estimé lundi que Nicolas Sarkozy, en traitant le candidat socialiste de "nul", avait manifesté "vulgarité, arrogance et irrespect pour les autres". "Ces propos en disent long sur leur auteur: vulgarité, arrogance, irrespect pour les autres", a lancé Pierre Moscovici sur I-Télé, en raillant ce "vrai-faux off de Sarkozy".
Selon "M", le magazine du Monde, dans son édition de samedi, Nicolas Sarkozy a qualifié dans des confidences François Hollande de "nul" et que cela "commence à se voir".
Quand on est président de la République, "on respecte la démocratie, on respecte ses adversaires et on respecte les Français", a-t-il ajouté. "Il y a la volonté à droite de discréditer personnellement François Hollande", a poursuivi Pierre Moscovici, mais le candidat socialiste "ne se laisse pas détourner par l'écume des choses".
Quant à la semaine judiciaire chargée qui attend, mercredi, l'ancien patron du FMI Dominique Strauss-Kahn, et aux éventuelles attaques de la droite à ce sujet, Pierre Moscovici s'est voulu serein. "Tout ce que la droite pourra utiliser contre nous, elle le fera, nous le savons et nous l'attendons avec un grand calme", a-t-il dit.