Venue présenter son livre Les Abusés, Anne Parillaud s’est confiée sur son propre vécu de victime d’inceste et les mécanismes de l'amnésie traumatique.
Dans un entretien publié dans Paris Match ce 22 avril, l'actrice est revenue sur l'inceste subie par ses soeurs et elle pendant de longues années. « Abusée, je l'ai très certainement été, mais pour me protéger, j'ai choisi de rester dans le déni total. On appelle ça la mémoire traumatique. Dans le roman, certaines choses sont sorties inconsciemment, dans la réalité je ne me souviens de rien. Ce déni vient du fait qu'il n'était pas envisageable qu'un père puisse faire ça à sa fille » a-t-elle confié sur ces événements traumatisants. L'actrice dit ne pas avoir de souvenirs, tout en ayant «tous les symptômes» d'un tel traumatisme. «C'est peut-être imprimé en moi. Mais où ? J'aimerai que cela revienne, déferle», explique-t-elle.
Invitée dans C à vous ce mercredi 28 avril, Anne Parillaud est revenue sur cette amnésie traumatique. La comédienne a d’abord évoqué son environnement familial.
« Je me suis sentie beaucoup incomprise, à commencer par mon milieu familial. À partir du moment où le socle affectif est déséquilibré, ne vous reconnaît pas une valeur, on cherche à se valoriser à travers une existence artistique », a-t-elle confié.
« Vous aimeriez vous souvenir ? », lui a demandé Anne-Elisabeth Lemoine. « C'est plus violent parce qu'en fait on est dans un doute, aussi bien vis à vis des personnes en question et vis à vis de nous-même. On vit avec des symptômes, des blessures et on ne comprend pas toujours leur origine. », a-t-elle expliqué avant d'ajouter : « Le processus du déni est ce dont je me suis emparée comme une protection (...) C'est comme l'électricité : à un moment on disjoncte quand les choses sont trop fortes et trop puissantes. D'un seul coup la mémoire se ferme et se voile. Elle enferme des données pour qu'on puisse survivre et se protéger par rapport à des choses qui ne sont pas acceptables. »