6 octobre 1889 : en ce dimanche d’automne, tout Paris s’est donné rendez-vous sur la place Blanche au pied de la butte Montmartre : le nouveau cabaret le Moulin-Rouge doit être inauguré.
On peut apercevoir de loin ses illuminations sur le moulin factice qui le surplombe. A l’intérieur, les visiteurs sont éblouis par les salles imaginées par Willette, décorateur du cabaret Le Chat Noir. En s’inspirant du courant du japonisme, celui-ci a appliqué des touches d’originalité, de fantaisie et de panache, révolutionnaires à l’époque.
En effet, les directeurs Joseph Oller et Charles Zidler sont des entrepreneurs et des hommes de spectacle visionnaires. A leur actif figure aussi la création, par exemple, de l’Olympia. Ils ont fait le pari de faire du Moulin-Rouge «le premier palais des femmes».
Et c’est le french cancan qui le mettra en valeur : ce ballet aguicheur vient d’arriver d’Angleterre. Des danseuses en tenues légères lèvent leurs jambes sur des rythmes endiablés participant à la légende internationale du Moulin-Rouge.
Un lieu de spectacles et de rires
C’est un lieu où résonnent aussi les rires car des artistes du cirque ou encore le célèbre Pétomane s’y produisent. Sous des lampions, c’est également une salle de bal, où l’on danse sur une piste qui se reflète sur un miroir couvrant le mur du fond.
Enfin, derrière le bâtiment, les hôtes peuvent prendre l’air dans un jardin. Au milieu de la verdure, trône un gigantesque éléphant en plâtre. A l’intérieur, une troupe orientale offre un spectacle de danse du ventre.
Après cette soirée d’inauguration, le lieu va devenir la référence des nuits de Montmartre. Près de 125 ans plus tard, il est le cabaret le plus connu du monde et l’un des symboles de Paris.