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Elections législatives au Sénégal : le nouveau président veut renforcer son pouvoir

Le président nouvellement élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, salue ses partisans depuis une voiture après avoir prêté serment lors de la cérémonie d'inauguration à Dakar, au Sénégal, le 2 avril 2024. [© Abdou Karim Ndoye/REUTERS]

Ce dimanche, lors des élections législatives anticipées, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars, va chercher à consolider son emprise sur le pouvoir dans un pays en pleine crise.

C'est un premier test depuis sa prise de pouvoir en mars dernier. Dimanche 17 novembre, lors des élections législatives anticipées, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye (44 ans), porté au pouvoir par celui qui est son Premier ministre, Ousmane Sonko, va chercher à consolider son emprise sur le pouvoir.

Le successeur de Macky Sall, à la tête du pays entre 2012 et 2024, espère faire adopter une série de réformes nécessaires pour stabiliser les finances fragiles du gouvernement. Issu de l'opposition, Bassirou Diomaye Faye avait remporté une victoire surprise à la présidentielle.

7,3 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour élire les 165 députés du pays d'Afrique de l'Ouest : l’exécutif a besoin d’une majorité des trois cinquièmes pour réviser la Constitution. Ces élections interviennent après la dissolution en septembre du Parlement et huit mois de cohabitation avec une majorité parlementaire hostile à tout changement.

Le FMI suspend le programme d'aide

Cette élection est cruciale car le Sénégal est confronté à une crise de la dette – un audit récent montre que l’administration précédente a sous-estimé ses engagements. L'ancien président Macky Sall a incriminé ses successeurs d'inaction, jugeant que l'économie est dans une «situation catastrophique». Selon l'AFP, le Fonds monétaire international (FMI) a suspendu son programme d'aide au Sénégal (d'une valeur de quelque 1,80 milliard de dollars).

Diomaye Faye a été élu sur la promesse de renverser le système clientéliste de son pays. A 44 ans, le plus jeune président de l'histoire du Sénégal a besoin du soutien du Parlement pour que son parti Pastef adopte le budget de l’année prochaine et jette les bases d’un nouveau programme baptisé «Sénégal 2050» pour accélérer l'industrialisation. Le ministère des Finances s'est engagé à mettre en œuvre des «réformes ambitieuses» non précisées pour maîtriser un déficit budgétaire estimé à plus de 10% du produit intérieur brut.

La campagne pour les élections de dimanche a été houleuse, le Premier ministre Ousmane Sonko – farouche opposant au président français Emmanuel Macron – affirmant que les membres de Pastef avaient été attaqués par leurs rivaux. Quelques mois plus tôt, l'opposant s'était vu interdire de se présenter au scrutin présidentiel de mars suite à une condamnation pour diffamation.

Favori des sondages

La renoncement de Macky Sall à un troisième mandat avait déclenché des violences au Sénégal. Le président sortant avait finalement soutenu son Premier ministre, Amadou Ba, qui a lancé son propre mouvement politique après s’être séparé de Sall. Les deux hommes ont formé cette semaine une alliance pour s’opposer à Pastef.

Selon les premiers sondages, cette alliance ne devrait pas empêcher le parti de Diomaye Faye de remporter une victoire. Les bureaux de vote seront ouverts au Sénégal de 8h à 18h et les résultats préliminaires sont attendus dimanche soir, à condition qu'un camp obtienne une majorité claire.

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