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Union européenne : pourquoi Michel Barnier effectue-t-il ce mercredi une visite éclair à Bruxelles ?

Michel Barnier a indiqué qu'il considérait l'Europe comme faisant partie de «domaines partagés» avec le président de la République. [OLIVIER HOSLET / POOL / AFP]

Michel Barnier est attendu ce mercredi à Bruxelles pour quelques heures, où il doit notamment rencontrer la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. Mais dans quel cadre cette visite s'inscrit-elle ?

Le déplacement figure à l'agenda officiel, casé entre la cérémonie commémorative des attentats du 13 novembre 2015, à 11h, et un entretien, à Matignon, avec Annie Genevard, la ministre de l'Agriculture, à 15h. 

Dans l'intervalle, un déplacement éclair de quelques heures à Bruxelles, où Michel Barnier est attendu ce mercredi. Dans ce pays voisin qu'il connaît très bien, l'ancien commissaire européen et ancien négociateur en chef du Brexit doit notamment rencontrer Ursula von der Leyen.

Parmi les raisons qui expliquent cette rapide visite, sur la forme, d'abord, le Premier ministre français et la présidente de la Commission européenne font partie de la même famille politique, le PPE (droit, centre-droit), au Parlement européen.

Sur le fond, surtout, cette rencontre avec Ursula von der Leyen pourrait être l'occasion pour Michel Barnier de défendre son projet de budget pour 2025. Alors que les finances publiques ont fortement dérapé par rapport aux prévisions rendues publiques ces derniers mois, le texte prévoit ainsi 60 milliards d'euros d'économies afin de tenter de ramener la France dans les clous européens.

Dans ce contexte, le pays fait l'objet d'une procédure de l'UE pour déficit excessif, à l'instar de six autres Etats ayant dépassé l'an dernier la barre de 3% fixée par le Pacte de stabilité qui limite aussi la dette à 60% du PIB.

Paris et les autres capitales concernées doivent donc prendre des mesures correctrices, sous peine de sanctions financières. La France, qui récemment subi sa première dégradation de note souveraine par Standard & Poor’s depuis 2013, passant de «AA» à «AA-» entend ramener son déficit public à 2,8% du PIB en 2029, soit tout juste en dessous du seuil fatidique de 3% prévu par les règles budgétaires européennes. 

L'Europe, un «domaine partagé»

D'un point de vue plus politique, Michel Barnier, sans doute de par sa grande expérience des arcanes bruxelloises et de son fort ancrage européen, a aussi continué de manifester d'un fort intérêt pour les affaires européennes.

Le chef du gouvernement français a même fait savoir qu'il considérait le terrain européen comme faisant partie de «domaines partagés» avec le président Emmanuel Macron.

Une façon, peut-être, de s'affirmer un peu plus par rapport au chef de l'Etat car si, en France, il n’y a pas de règle absolue et formelle qui divise strictement la gestion des sujets internationaux et nationaux entre le président de la République et le Premier ministre, la pratique politique veut que le président incarne la nation sur la scène internationale, tandis que son chef de gouvernement est plutôt comptable des affaires intérieures.

Le président de la République a d'ailleurs justement plaidé il y a peu pour une Europe «plus forte» depuis l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, lorsque Michel Barnier avait, lui, mis en garde les Européens contre «la tentation» du «chacun pour soi», plaidant pour une «stratégie européenne coordonnée». 

Hasard du calendrier - ou peut-être pas - la visite éclair de Michel Barnier intervient enfin au lendemain de l'audition très scrutée de Stéphane Séjourné. Prétendant au poste de vice-président exécutif de la Commission européenne en charge de la prospérité et de la stratégie industrielle, l'ex-ministre des Affaires étrangères bénéficie d'un appui évident de la part d'Emmanuel Macron et d'Ursula von der Leyen. Sa prise de poste restait toutefois encore suspendue, hier soir, au vote d'au moins des deux tiers des parlementaires.

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