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Iran : un homme pendu «une seconde fois» après une première tentative d'exécution dramatique

Au cours du mois d’octobre, l’Iran Human Rights a fait état de 166 exécutions en Iran. [File Photo/Reuters]

En Iran, un homme a été pendu «une seconde fois» ce mercredi 13 novembre, après l'arrêt in extremis d'une première exécution en avril. Il avait alors dû être réanimé.

Un homme de 26 ans a été pendu pour la seconde fois ce mercredi 13 novembre en Iran, plusieurs mois après une première exécution interrompue in extremis, le 27 avril dans la prison Ghezel Hesar à Karaj, près de Téhéran.  

Le condamné, Ahmad Alizadeh, suffoquait depuis une trentaine de secondes au bout d’une corde avant la suspension de sa sentence, a rapporté une organisation non gouvernementale. 

le pardon des proches de la victime

L’homme avait été arrêté en octobre 2018 pour un meurtre qu’il niait avoir commis, puis condamné à mort, a indiqué l’organisation Iran Human Rights (IHR) dans un communiqué, qui recense depuis la Norvège l’application de la peine capitale en Iran.  

Au moment de la première exécution de la sentence, la famille de la victime avait soudainement affirmé avoir pardonné le condamné, alors qu’il était déjà pendu depuis 28 secondes. Son corps avait alors été décroché, le condamné ranimé et l’exécution interrompue, selon l’IHR. 

En effet, d’après la charia (la loi islamique), la famille d’une victime peut décider de pardonner le meurtrier, ou demander le paiement d’une somme compensatoire. Néanmoins, dans la plupart des cas, la famille du condamné n’a pas les moyens de payer la somme demandée, et la peine est finalement exécutée. 

Dans le cas d’Ahmad Alizabeh, ce dernier ne serait pas parvenu à trouver un accord avec la famille de la victime. Il était ainsi, depuis avril, sous la menace d’une nouvelle pendaison qui s’est produite ce mercredi 13 novembre, selon l’IHR.  

«un étudiant talentueux»

«Ahmad Alizadeh, un étudiant talentueux, a été pendu une seconde fois pour une accusation de meurtre qu’il contestait et dont il affirmait qu’il ne l’avait finalement reconnue que sous la torture», a déclaré Mahmoud Amiry-Moghaddam, directeur de l’IHR, en dénonçant «la machine à exécuter du régime iranien». 

Les militants des droits humains accusent les autorités iraniennes de recourir à la peine capitale pour instiller la peur dans la société, tout particulièrement après les mouvements de contestation qui ont ébranlé le régime en 2022 et 2023. 

Au cours du mois d’octobre seulement, l’IHR a fait état de 166 exécutions en Iran, un chiffre mensuel record depuis que cette organisation a commencé à recenser l’application de la peine capitale dans le pays, en 2007. 

Selon plusieurs organisations des droits humains dont Amnesty International, l’Iran est le pays qui exécute le plus grand nombre de personnes au monde, à l’exception de la Chine, pour laquelle aucun chiffre ne peut être obtenu.  

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