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Les Qataris votent massivement en faveur de la suppression des élections législatives dans le pays

Sous l'égide de l'émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani, l'expérience démocratique aura été brève. [©Nathan Howard/REUTERS]

Après avoir pris le chemin des urnes hier, les Qataris ont voté massivement en faveur de la suppression des élections législatives. Un baisser de rideau sur une brève expérience démocratique dans ce petit Etat gazier du Golfe.

Un référendum visant à abolir les élections législatives au Qatar a été approuvé avec plus de 90% des suffrages exprimés. Les responsables qataris semblaient confiants sur l'issue de celui-ci, le premier en plus de vingt ans. 

Une participation minoritaire

Le vote, approuvant une série d'amendements constitutionnels, a recueilli 90,6% des suffrages exprimés par les citoyens qataris, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Un résultat immédiatement salué par l'émir du Qatar. «En participant au référendum et en votant en faveur des amendements constitutionnels, les Qataris ont célébré (...) les valeurs d’unité et de justice», s’est félicité sur X Tamim ben Hamad Al-Thani.

Une minorité de Qataris étaient autorisés à participer au scrutin, et parmi eux seulement 84% ont pris part au référendum de ce mardi, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur. Un nombre restreint parmi les quelque 380.000 citoyens de la monarchie gazière. Des critères stricts étaient recquis pour pouvoir participer au vote, notamment faire partie des descendants d'habitants déjà citoyens du Qatar en 1930, disqualifiant d'office les familles naturalisées après cette période, à l'instar des membres de l'importante tribu al-Mourra.

Un retour en arrière

En 2021, un an avant d'accueillir la Coupe du monde de football, le Qatar avait organisé un scrutin inédit pour désigner 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un Conseil consultatif aux pouvoirs limités, dont les représentants étaient jusqu'alors désignés par l'émir. Mais l'exclusion de certains Qataris du processus avait toutefois suscité des divisions parmi la population. 

En octobre dernier, l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani avait alors proposé de revenir à la nomination de tous les membres du Conseil, admettant avoir «tiré des conclusions» de cette brève «expérience». Un conseil pouvant proposer des lois, approuver le budget ou encore révoquer des ministres, le tout-puissant émir conservant un droit de veto. 

Le Qatar s'était doté d'une constitution en 2005, la première depuis son indépendance du Royaume-Uni en 1971, avec l'objectif d'introduire des réformes démocratiques. Une ambition visiblement idéaliste pour la monarchie gazière.

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