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Soldats nord-coréens déployés en Russie : Ursula von der Leyen y voit «une menace pour la paix mondiale»

Ursula von der Leyen s'est entretenue avec le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, à propos de l'envoi de troupes nord-coréennes en Russie. [REUTERS/Stevo Vasiljevic]

Le déploiement de troupes nord-coréennes pour soutenir la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine inquiète Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne y voit «une menace pour la paix mondiale».

«La sécurité de l'Europe et celle de l'Asie de l'Est sont liées», selon Ursula von der Leyen. Voilà pourquoi le déploiement de troupes nord-coréennes pour soutenir la guerre de la Russie contre l'Ukraine représente «une menace pour la paix mondiale», s'est alarmée la présidente de la Commission européenne ce lundi 28 octobre.

À l'issue d'un échange téléphonique avec le président sud-coréen Yoon Suk Yeol, elle s'est inquiétée de cette «escalade dangereuse» sur X. «Nous répondrons ensemble, avec nos partenaires partageant les mêmes idées», a ajouté Ursula von der Leyen.

D'après les informations rendues publiques ce lundi par le Pentagone, la Corée du Nord a envoyé environ 10.000 soldats pour s'entraîner en Russie. Une estimation trois fois plus importante que la précédente.

Cela aura «probablement» pour conséquence «un renforcement des forces russes près de l'Ukraine dans les prochaines semaines», a précisé Sabrina Singh, porte-parole adjointe du Pentagone. Selon elle, une partie de ces troupes «s'est déjà rapprochée de l'Ukraine».

Ursula von der Leyen n'est pas la seule à s'alarmer puisque le président américain, Joe Biden, a lui aussi qualifié ce déploiement de «très dangereux».

Mark Rutte, le nouveau secrétaire général de l'Otan, a également lancé une mise en garde ce lundi, évoquant une «escalade significative». Le «renforcement de la coopération militaire entre la Russie et la Corée du Nord constitue une menace pour la sécurité indo-pacifique et euro-atlantique», a-t-il déclaré.

Volodymyr Zelensky demande des sanctions

Il a toutefois apporté une nuance, indiquant que ce recours à des militaires nord-coréens est aussi «un signe du désarroi croissant» de Vladimir Poutine. «Plus de 600.000 soldats russes ont été tués ou blessés dans la guerre» et le président russe est «incapable de poursuivre son assaut contre l'Ukraine sans soutien étranger», a développé Mark Rutte.

Moscou et Pyongyang ont renforcé leur coopération militaire depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, mais l'implication de troupes nord-coréennes dans les combats marquerait une étape de taille. Pour l'heure, la Corée du Nord n'a ni confirmé ni infirmé la présence de ses soldats en Russie. Elle a toutefois assuré qu'un tel déploiement serait «conforme» au droit international.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, n'est pas de cet avis puisqu'il a appelé les Occidentaux à «punir» le duo Russie-Corée du Nord. Son chef de cabinet, Andriï Iermak, à quant a lui assuré que «les troupes nord-coréennes se trouvent déjà dans la région de Koursk».

«Les sanctions ne suffisent pas. Nous avons besoin d'armes et d'un plan clair pour empêcher la Corée du Nord de s'impliquer davantage dans la guerre en Europe [...] Aujourd'hui, la Russie fait intervenir la Corée du Nord, ensuite elle pourrait élargir son engagement et d'autres régimes autocratiques pourraient voir qu'ils peuvent s'en sortir et venir combattre l'Otan», a mis en garde le chef de cabinet du président ukrainien.

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