Joe Biden a demandé mercredi à Benjamin Netanyahou de "réduire au maximum l'impact sur les civils" au Liban, en particulier à Beyrouth, tout en "affirmant le droit d'Israël à protéger ses citoyens du Hezbollah", selon un compte-rendu de leur conversation téléphonique du jour.
Ce communiqué de la Maison Blanche ne donne pas de détails sur la riposte attendue d'Israël à l'attaque de missiles iranienne du 1er octobre, mais souligne que le président américain et le Premier ministre israélien ont convenu de "rester en contact étroit ces prochains jours, directement et via leurs équipes de conseillers à la sécurité nationale".
Joe Biden, qui n'avait pas parlé directement au dirigeant israélien depuis sept semaines, a "souligné la nécessité d'une solution diplomatique" pour permettre le retour des populations civiles du nord d'Israël et du sud du Liban.
La Défense civile libanaise rapporte mercredi que cinq de ses secouristes ont été tués dans une frappe israélienne sur une de ses casernes dans le sud du pays, où l'armée israélienne multiplie incursions terrestres et raids aériens.
Les fouilles se poursuivent dans les décombres après la frappe dans la localité de Dardeghaya, à une vingtaine de kilomètres au nord de la frontière, ajoute le ministère de la Santé. Depuis le début des affrontements il y a un an entre Israël et le Hezbollah, qui ont récemment tourné à la guerre ouverte, une centaine de secouristes et pompiers ont été tués, selon un bilan de l'AFP basé sur des chiffres officiels.
L'armée israélienne a annoncé mercredi soir avoir tué en Syrie un membre du Hezbollah libanais dans une frappe aérienne dans la région de Quneitra, à lisière du Golan syrien occupé et annexé par Israël.
"Plus tôt aujourd'hui" (mercredi), l'armée de l'Air a "frappé et éliminé Adham Jahout, [membre de la] cellule terroriste du Hezbollah en Syrie, dans la région de Quneitra", indique un communiqué militaire, affirmant que Jahout faisait passer au Hezbollah des "renseignements de sources du régime syrien" et qu'il "transmettait des renseignements amassés sur le front syrien pour permettre des opérations contre Israël sur le Golan".
Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a promis mercredi que la riposte de son pays à la récente attaque de missiles iraniens serait "mortelle, précise et surprenante".
"Notre attaque contre l'Iran sera mortelle, précise et surprenante", a déclaré Yoav Gallant selon un communiqué publié sur les réseaux sociaux, ajoutant que "ceux qui tentent de nuire à l'Etat d'Israël en paieront le prix". Le 1er octobre, la République islamique a lancé 200 missiles en direction d'Israël, disant avoir agi en représailles aux assassinats du chef du Hezbollah libanais, Hassan Nasrallah, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et d'un de ses commandants.
Le gouvernement libanais a annoncé mercredi vouloir construire des villages de préfabriqués pour des déplacés ayant fui leurs maisons sous les bombardements israéliens, une première dans un pays qui a déjà connu plusieurs conflits.
Le Liban, plongé dans une crise économique depuis 2019, assure qu'il fera appel à des bailleurs, notamment arabes, pour financer ces installations, alors que la question de la reconstruction se pose déjà dans un pays à l'économie à genoux.
"Nous avons une feuille de route avec des propositions pour des centres d'accueil composés de préfabriqués installés sur des terrains non construits appartenant à l'Etat", a indiqué le ministre de l'Environnement Nasser Yassine lors d'une réunion du comité gouvernemental de gestion de crise qu'il préside.
Des représentants de l'ONU et de pays arabes ont appelé à la protection de l'aéroport de Beyrouth, vital pour l'entrée de l'aide humanitaire au Liban, situé au sud de la ville à proximité d'un bastion du Hezbollah visé par de nombreuses frappes israéliennes.
L'aéroport est pratiquement "le seul passage pour l'aide humanitaire", a déclaré mardi Lolwah Al-Khater, la ministre d'Etat qatarie chargée de la coopération internationale, affirmant que le protéger était une "nécessité absolue".
"Il est important que l'aéroport reste ouvert. Il est absolument essentiel que les ports restent ouverts. Il est également essentiel que les corridors terrestres vers le Liban restent ouverts", a affirmé Matthew Hollingworth, le directeur du Programme alimentaire mondial des Nations unies pour le Liban.
A l’initiative d'@EmmanuelMacron et suite au déplacement au Proche et Moyen-Orient de @jnbarrot, la France organisera une conférence internationale de soutien à la population et à la souveraineté du #Liban qui se tiendra le 24/10 prochain à Paris.
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— France Diplomatie (@francediplo) October 9, 2024
Le Hezbollah a annoncé mercredi avoir visé des troupes israéliennes à Mays al-Jabal, un village libanais situé à la frontière, avec "des obus d'artillerie". Le mouvement islamiste pro-iranien avait auparavant fait état de combats alors que les troupes israéliennes tentaient d'avancer dans la région "depuis plusieurs directions".
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a qualifié mercredi d'"invasion" l'offensive israélienne au Liban, estimant que la communauté internationale ne pouvait pas "rester indifférente" face à cette situation et déplorant "l'absence d'accord" sur le sujet au sein de l'UE.
"Il est clair qu'il y a une invasion par un pays tiers d'un État souverain comme le Liban et, par conséquent, la communauté internationale ne peut pas rester indifférente", a déclaré le chef du gouvernement socialiste pendant un débat au Parlement.
"Nous avons dénoncé (cette situation) en Ukraine, nous l'avons également dénoncée à Gaza et, désormais, nous dénonçons aussi l'invasion du Liban", a-t-il insisté, assurant faire ainsi preuve de cohérence diplomatique. Pedro Sánchez, qui multiplie les critiques contre Israël depuis le début du conflit dans la bande de Gaza, a par ailleurs dit regretter "l'absence d'accord au sein de l'Union européenne" sur la situation au Proche-Orient.
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Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé mercredi qu'une réunion avec le parti rival du Fatah, basé en Cisjordanie occupée, était en cours au Caire pour discuter de la guerre à Gaza avec Israël et des efforts d'unité nationale. "Une réunion vient de commencer dans la capitale égyptienne, Le Caire, entre les délégations du Hamas (...) et du Fatah", a-t-il indiqué dans un communiqué, en ajoutant que la rencontre visait à "discuter de l'agression contre la bande de Gaza, des développements politiques et sur le terrain, et de l'unification (...) des rangs" palestiniens.
Le Hezbollah pro-iranien affirme mercredi que des "combats sont en cours" entre ses hommes et des soldats israéliens dans le sud du Liban, où Israël assure étendre son offensive terrestre. Plus tôt, le mouvement chiite avait assuré avoir repoussé à deux reprises des soldats israéliens qui tentaient d'entrer dans le sud du Liban, une zone où Israël a lancé le 30 septembre des incursions après s'en être retirée en 2000 à l'issue de 22 ans d'occupation.
Un policier a été tué et un autre blessé dans un bombardement israélien mercredi sur le plateau syrien du Golan, dont une partie est occupée par Israël, a rapporté l'agence officielle syrienne, au lendemain d'un raid aérien meurtrier sur Damas.
La frappe de mercredi a visé "l'entrée est de la ville de Qouneitra", dans le sud de la Syrie, précise l'agence Sana.
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué qu'"un drone israélien a visé un bâtiment public et le commissariat" à l'entrée de la ville.
Six personnes ont été blessées ce mercredi à la mi-journée par un assaillant ayant poignardé des passants à Hadera, ville du centre d'Israël, avant d'être "neutralisé", a indiqué la police.
"Il s'agit d'un incident terroriste en quatre endroits différents au cours duquel six personnes ont été poignardées", a indiqué la police en précisant que l'assaillant, qui s'était enfui à moto avait été "neutralisé". Le Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix-Rouge a fait état de "plusieurs personnes blessées à des degrés divers, certaines grièvement."
La police est intervenue mercredi matin devant les locaux de Sciences Po Paris, bloqués brièvement par une centaine d'étudiants qui manifestaient "en soutien au peuple palestinien", a constaté l'AFP.
Depuis environ 7h30, des manifestants avaient bloqué l'accès à l'établissement avec un amas de poubelles, vélos et trottinettes. Sur une banderole attachée aux grilles d'une fenêtre de l'école, on pouvait lire: "ni oubli, ni pardon". Un grand drapeau palestinien a également été étendu dans la rue, devant l'entrée de l'école située rue Saint-Guillaume dans le VIIe arrondissement de Paris, a constaté une journaliste de l'AFP.
L'accès à l'école a été débloqué peu avant 9h00 après l'intervention de la police, dans le calme. "Nous ne pouvons rester silencieux face aux atrocités commises à Gaza", a déclaré au mégaphone un représentant du comité Palestine de Sciences Po, qui a souhaité garder l'anonymat.
L'armée israélienne a annoncé mercredi matin avoir intercepté "deux projectiles" en provenance du Liban peu après que les sirènes d'alerte avaient retenti dans plusieurs localités de la plaine côtière au sud de Haïfa. Des sirènes ont également retenti dans le nord du pays. Mardi, l'armée avait indiqué qu'"environ 180 projectiles" avait été tirés depuis le Liban par le Hezbollah, essentiellement sur Haïfa et le nord du pays.
Selon Tsahal, des sirènes d'alerte ont retenti ce mercredi matin dans la région de Césarée, au sud de la ville de Haïfa.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a averti mercredi que les pays "ne doivent pas faiblir" dans leurs efforts pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza et au Liban, alors qu'il rendait visite à deux alliés régionaux.
"Nous ne devons pas faiblir en cette période critique pour obtenir des cessez-le-feu à Gaza et au Liban, pour acheminer l'aide dont Gaza a désespérément besoin et obtenir la libération de tous les otages", a-t-il fait valoir. David Lammy, qui s'entretiendra avec les dirigeants de Bahreïn et de Jordanie et rencontrera le personnel des forces armées britanniques stationné au Moyen-Orient, a qualifié la situation d'"incroyablement dangereuse".
A un mois de l'élection présidentielle américaine, un important mouvement propalestinien, jusqu'ici très critique des démocrates, s'est fermement prononcé mardi contre le républicain Donald Trump, sans toutefois soutenir explicitement Kamala Harris alors que la guerre au Proche-Orient pourrait influencer le scrutin. Cette prise de position est un potentiel coup de pouce pour les démocrates qui craignent de perdre les voix d'une partie de l'aile gauche du parti et des électeurs d'origine arabe depuis l'attaque sanglante du Hamas du 7 octobre 2023 et l'offensive dévastatrice d'Israël à Gaza qui lui a succédé.