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Guerre au Proche-Orient : Emmanuel Macron se prononce pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël «utilisées à Gaza»

Le président français Emmanuel Macron s'est prononcé ce samedi pour l'arrêt des livraisons d'armes à Israël qui sont utilisées dans le conflit à Gaza [Thibault Camus/REUTERS]

Le président français Emmanuel Macron s'est prononcé ce samedi pour l'arrêt des livraisons à Israël d'armes qui sont utilisées dans le conflit à Gaza.

Un coup d’épée dans l’eau ? Tout en précisant que la France n’en «livrait pas», le président de la République, Emmanuel Macron, a réclamé l’arrêt des livraisons d’armes à Israël, alors que l’État hébreu en fait usage dans sa guerre contre le Hamas et le Hezbollah, occasionnant la mort de dizaines de milliers de civils. 

«Je pense qu'aujourd'hui, la priorité, c'est qu'on revienne à une solution politique, qu'on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza», a-t-il déclaré lors d'une émission spéciale sur la radio France Inter consacrée à la francophonie. «La France n'en livre pas», a-t-il ajouté lors de cet entretien enregistré le 1er octobre, et diffusé à deux jours du premier anniversaire des massacres commis par le Hamas en Israël, point de départ de représailles israéliennes et d'une escalade régionale qui s'étend désormais au Liban et implique l'Iran.

Le président américain Joe Biden s'est jusqu'à présent refusé à user du levier des armes à Israël, en dehors de la suspension d'une livraison de bombes en mai. Le Royaume-Uni a pour sa part annoncé en septembre la suspension d'une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël sur un total de 350, après un examen concluant au «risque» qu'elles soient utilisées en violation du droit humanitaire international dans le conflit entre Israël et le Hamas à Gaza, qui fait suite à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Renversement des opinions 

Le président français a déploré que «les lignes ne bougent pas à Gaza», malgré tous les efforts diplomatiques pour obtenir un cessez-le-feu, notamment auprès d'Israël. «Je pense que nous ne sommes pas entendus. Je l'ai redit au Premier ministre Benjamin Netanyahou et je pense c'est une faute, y compris pour la sécurité d'Israël demain», a souligné Emmanuel Macron. «On le voit bien dans nos opinions publiques, on le voit de manière encore plus terrible dans les opinions publiques de la région, c'est au fond un ressentiment qui est en train de naître, une haine qui est nourrie par cela», a-t-il ajouté.

Cette prise de position a été plutôt bien accueillie à gauche, à l'instar du patron du parti socialiste Olivier Faure, qui a exprimé son soulagement sur le réseau social X : «Enfin et tant mieux si la France peut parler d'une seule voix». «Oui, il faut cesser de livrer des armes à Israël comme nous le disons depuis des mois», a également réagi le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, appelant cependant à «sortir de phrases sans effet» car «seuls les actes comptent», et réclamant en outre des «sanctions contre le gouvernement de Netanyahou».

A l'inverse, le porte-parole du Rassemblement national, Julien Odoul, a dénoncé un changement de pied «irresponsable et criminel», rappelant qu'après les attaques du 7 octobre, le chef de l'Etat «voulait monter une grande alliance militaire internationale contre les terroristes du Hamas» tandis qu'un an après, «alors que l'Etat d'Israël est attaqué de tous côtés, Macron veut le désarmer».

Par ailleurs, le président de la République a affirmé que la «priorité est d'éviter l'escalade» au Liban, après le lancement de l'opération israélienne contre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah. «Le peuple libanais ne peut pas à son tour être sacrifié et le Liban ne peut pas devenir un nouveau Gaza», a-t-il martelé.

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