Les photos lauréates du «Ocean Photographer of the Year 2024» ont été dévoilées. Ce concours récompense chaque année les meilleures photos sous-marines et océaniques afin de révéler la beauté des océans et encourager leur préservation.
Après avoir annoncé les photos finalistes du «Ocean Photographer of the Year (OPY)» à la mi-août, le jury du célèbre concours de photographie sous-marine a communiqué le 12 septembre, le palmarès final, dont le grand prix du concours, ainsi que les neuf images arrivées en tête dans chacune des catégories de la compétition.
Plus haute distinction de la compétition, le titre de «Photographe océanique de l'année», a été décerné à Rafael Fernandez Caballero pour sa spectaculaire photo d'une baleine de Bryde chassant un banc de poissons, réuni en boule d'appât en forme de cœur, dans les eaux du Pacifique, au large du Mexique.
Composé d’experts en photographie, de conservateurs de musées ou de galeries et d’éditeurs, le jury a sélectionné les clichés gagnants de l'édition 2024 parmi plus de 15.000 images proposées par des photographes amateurs et professionnels du monde entier. Quant au grand gagnant, celui-ci a été choisi parmi les lauréats des neuf catégories du concours.
Créé en 2020, l'«Ocean Photographer of the Year» est co-organisé par la prestigieuse revue britannique Oceanographic Magazine et la célèbre maison horlogère suisse Blancpain au travers de Blancpain Ocean Commitment, deux marques partageant la même passion pour les océans et leur préservation. Cette compétition photographique internationale réputée a pour objectif de sensibliser le grand public à la beauté et à la préservation des milieux marins.
grand gagnant - «the ocean photographer of the year»
Le grand prix du concours a été décerné à Rafael Fernandez Caballero, sacré «Photographe océanique de l'année 2024». L'Espagnol a été unanimement plébiscité grâce à une image époustouflante présentant une baleine de Bryde prête à engloutir une boule d'appât en forme de cœur, dans l'océan Pacifique, en Basse-Californie, au Mexique. Le rorqual ou baleine de Bryde est un cétacé pouvant atteindre 15 m qui se nourrit de petits crustacés et de petits poissons. Ces derniers adoptent une technique de protection appelée boule d'appât qui consiste à nager en banc serré sous la forme d'une boule pour échapper plus facilement aux attaques des prédateurs. «C'est un rêve qui devient réalité. C'est magnifique. Faire partie des lauréats de photographies d'océans de cette année et recevoir la plus haute distinction me pousse à continuer à croire en moi et à poursuivre mon travail de mise en valeur des merveilles de l'océan», a déclaré le photographe sous-marin, déjà multiprimé, à propos de son titre de «Photographe océanique de l'année».
lauréat - «the ocean conservation photographer of the year (hope)»
Photojournaliste canadien reconnu et spécialisé dans la conservation marine, Shane Gross a réalisé cette splendide prise de vue d'une tortue verte relâchée par un chercheur après avoir été capturée dans l'atoll de Saint-Joseph, zone marine protégée des Seychelles, dans l'océan Indien. «Dans le cadre d'une bourse de la fondation Save Our Seas, j'ai travaillé à l'île D'Arros et à l'atoll de Saint-Joseph avec des scientifiques du SOSF-RDC, centre de recherches pour la conservation marine aux Seychelles. Accompagnant les chercheurs qui devaient marquer des requins, nous avons accidentellement attrapé cette belle tortue verte dans nos filets. Rapidement, l'équipe l'a délivrée et rapidement mesurée puis pucée avant de la relâcher. L'animal est désormais une ambassadrice de son espèce. Au moment de libérer la tortue, j'ai mis mon appareil photo dans l'eau et j'ai fait cette image», a-t-il expliqué.
lauréat - «the ocean conservation photographer of the year (impact)»
Frederik Brogaard a documenté la chasse commerciale à la baleine encore pratiquée de nos jours par l'Islande, la Norvège et le Japon, en photographiant un rorqual commun en attente d'être dépecé dans une usine baleinière islandaise, avant d'être envoyé au Japon. «L'image peut provoquer un sentiment de désespoir, mais la forte mobilisation de ces dernières années a abouti à l'annulation de la saison de chasse à la baleine de l'année dernière en Islande. Malheureusement, un quota de chasse à la baleine a de nouveau été fixé cette année. J'espère que cette photo sensibilisera l'opinion publique et l'incitera à maintenir la pression. Ces baleines sont essentielles dans notre lutte contre le changement climatique, car elles séquestrent des tonnes de CO2 au cours de leur vie, et elles valent plus pour nous vivantes que mortes», a témoigné le photographe danois.
lauréat - «the ocean adventure photographer of the year»
Photographe sous-marin allemand au talent reconnu, Tobias Friedrich a capturé cette sensationnelle photo d'un plongeur qui semble minuscule alors qu'il se dirige vers l'imposante épave sous-marine du Sea Trader, aux Bahamas, dans la mer des Caraïbes. «Nous étions en croisière pour prendre des photos sous-marines de requins-tigres et de requins-marteaux aux Bahamas», a-t-il indiqué. «Mais en raison des mauvaises conditions météorologiques, nous avons dû chercher refuge près de Nassau, où nous avons cherché d’autres sites de plongée. Nous avons décidé de descendre sur cette incontournable épave, coulée intentionnellement par un centre de plongée en 2015. À ce moment-là, le sable sous la proue avait été emporté, ce qui en faisait une excellente occasion de photographier», a-t-il conclu.
lauréat - «ocean wildlife photographer of the year»
Manuel Castellanos Raboso a photographié cette daurade coryphène appelée en polynésien mahi-mahi, qui exhibe fièrement sa prise au milieu d'une frénésie alimentaire, dans les eaux de l'océan Pacifique, en Basse-Californie, au Mexique. «Ses teintes jaunes et vertes éclatantes scintillent sous la lumière réfractée du soleil et se détachent sur le bleu éblouissant de l'océan Pacifique», a déclaré le photographe sous-marin espagnol. «La boule d'appât était semi-statique, ce qui m'a permis de passer du temps dans l'eau avec ces poissons, qui se déplaçaient comme des torpilles devant moi. Cette scène capture l'essence de la chasse et l'énergie de la vie marine de la Basse-Californie, dont je suis témoin chaque année dans ce qui est devenu l'un de mes endroits préférés sur Terre», a-t-il expliqué.
lauréat - «ocean fine art photographer of the year»
Célèbre photographe, écrivain et chef d'expédition franco-britannique, Henley Spiers a immortalisé en pleine nuit des jeunes raies du diable pygmée ou mobula munkiana, attirées par une lumière verte semblant voler dans les eaux de la Basse-Californie, au Mexique. «Nées lors des grandes agrégations de raies au printemps, les raies du diable pygmée juvéniles restent dans la mer de Cortez longtemps après le départ de leurs parents, utilisant les baies peu profondes de l'île d'Espiritu Santo comme nurserie», a-t-il dit. «À l'automne, l'eau est claire, ce qui est un avantage pour la photographie sous-marine, mais signifie également que les mobulas ont moins de nourriture à leur disposition. La nuit, nous avons accroché une lumière verte à l'arrière de notre bateau, et lorsque le plancton s'est rassemblé autour d'elle, les raies mobula se sont jetées sur ce festin microscopique. Les raies semblent voler dans l'eau alors qu'elles poursuivent leur repas. Séduit par leur grâce, j'ai utilisé une exposition de deux secondes pour capturer leurs mouvements qui, à mes yeux, ressemblaient à un ballet aquatique», a détaillé l'un des photographes animaliers les plus récompensés au monde.
lauréat - «the human connection award : people and planet ocean»
Le Chinois Zhang Xiang a été primé pour cette exceptionnelle image d'un pêcheur traditionnel qui traverse une plage au coucher du soleil, non loin du village de Xian de Xiapu, dans le Fujian, au sud-est de la Chine. «Ce spectacle magnifique attire de nombreux touristes dans la région, apportant ainsi des revenus à la population locale», a-t-il déclaré.
lauréat - «the ocean portfolio award»
Prise dans la baie du Prince-William en Alaska par Shane Gross, cette image d'un chabot huppé qui se cache dans les tentacules urticants d'une méduse à crinière de lion fait partie du portfolio plébiscité par le jury. Le Canadien a décroché ainsi un deuxième prix dans le concours, en remportant celui du meilleur portfolio. Cette récompense est décernée au photographe qui démontre de la manière la plus convaincante son engagement de longue date en faveur de la conservation des océans par le biais de dix images fortes, qui peuvent être des photos primées et prises à n'importe quel moment de la vie professionnelle du photographe. Les autres photos du portfolio vainqueur sont visibles sur le site.
lauréat - «the young ocean photographer of the year»
Ouvert à tous les photographes de 25 ans ou moins, ce prix a été attribué à Jacob Guy. Le vidéaste et photographe britannique de 23 ans a été sacré «Jeune Photographe océanique de l'année» pour son extraordinaire cliché d'une pieuvre de l'espèce abdopus aculeatus, maîtresse dans l'art du camouflage, dans la province du Sulawesi du Nord, dans l'île de Célèbes, en Indonésie. «Normalement, elles sortent pour chasser au crépuscule. Grâce à leur incroyable camouflage, ces créatures se fondent parfaitement dans le récif, jusqu'à ce qu'elles soient observées sous une lumière différente», a-t-il commenté. «Ces pieuvres sont l'un des seuls céphalopodes à être fluorescents sous la lumière ultraviolette. Lors de ma dernière plongée de nuit, j'ai eu la chance de trouver l'une de ces magnifiques créatures à la recherche d'un repas et j'ai réussi à capturer le regard intense de ses yeux jaunes», a-t-il conclu.
lauréat - «the female fifty fathoms award»
Choisie par ses pairs, le jury ainsi que des membres de Blancpain, Ipah Uid Lynn a été couronnée du Female Fifty Fathoms Award, récompense réservée aux femmes photographes, pour son travail remarquable et notamment cette photo d'un banc de platax ou poissons chauve-souris, évoluant dans les eaux proches de Koh Tao, en Thaïlande. «Recevoir le Female Fifty Fathoms Award est un honneur incroyable. C'est un sentiment inédit et profondément gratifiant. Cette reconnaissance va au-delà de l'accomplissement personnel», a-t-elle déclaré à propos de son prix. A noter que ce prix décerné par Blancpain depuis 2021 pour encourager les femmes photographes à partager leur vision du monde sous-marin, porte le nom de l'un des modèles les plus célèbres, la Fifty Fathoms, une montre de plongée créée en 1953, devenue par la suite une collection iconique de la maison horlogère de prestige suisse. Les autres photos de la lauréate peuvent être vues sur le site du concours.