Le Museum d'histoire naturelle de Londres a donné un premier aperçu des photos en lice pour le «Wildlife Photographer of the Year 2024». Les lauréats de la 60e édition de cette prestigieuse compétition photographique animalière seront annoncés le 8 octobre.
Créé en 1965 et organisé par le Museum d'histoire naturelle de Londres (Natural History Museum), le «Wildlife Photographer of the Year», soit le photographe animalier de l'année, a dévoilé le 29 août, une sélection de 15 photos hautement recommandées par ce célèbre concours photographique de nature.
Cette année, la 60e édition a enregistré un nombre record de 29.228 images soumises par des photographes de tous âges et de tous niveaux d'expérience, en provenance de 117 pays.
Un jury international examinera les candidatures selon plusieurs critères comme l'originalité du sujet, la composition et la complexité de la prise de vue mais aussi l'aspect éthique.
Les lauréats du «Wildlife Photographer of the Year 2024» seront communiqués le 8 octobre et feront l'objet d'une exposition du 11 octobre 2024 au 29 juin 2025 au Museum d'histoire naturelle de Londres.
«deadly bite» - ian ford (royaume-uni)
Hautement recommandée dans la catégorie «Comportement : Mammifères», la photo de Ian Ford a été prise dans le Pantanal, dans l'État du Mato Grosso, au Brésil. Un appel radio a alerté le photographe britannique qu'une femelle jaguar avait été repérée sur les rives du São Lourenço. Agenouillé dans le bateau, il était parfaitement placé lorsque le félin a mordu à mort le caïman yacare qui ne se doutait de rien.
«As clear as crystal» - jason gulley (états-unis)
Dans la catégorie «Monde aquatique», le géologue et photographe Jason Gulley s'est distingué grâce à une image sous-marine d'un lamantin et son petit évoluant parmi les herbes marines dans les eaux claires et limpides de la Crystal River, à Hunter Springs, en Floride, aux États-Unis.
L'attitude du bébé lamantin et les bulles qui s'échappent de ses nageoires, associées à l'histoire pleine d'espoir, en font l'une des photos préférées de l'Américain. En effet, une prolifération d'algues due aux eaux de ruissellement agricoles avait entrainé un déclin des herbiers de zostères dont se nourrissent les lamantins. La communauté locale a restauré l'habitat en améliorant la qualité de l'eau, ce qui a permis d'enregistrer un nombre record de lamantins au cours de l'hiver dernier.
«Twist and jump» - jose manuel grandio (espagne)
Dans la catégorie «Comportement : Mammifères», le cliché «hautement recommandé» de Jose Manuel Grandio documente de manière remarquable le comportement erratique et original d'une hermine en train de chasser près d'Athose, dans l'est de la France. Parcourant la Bourgogne-Franche-Comté en plein hiver, L'Espagnol a immortalisé ce petit animal svelte et agile sautant en l'air pour plonger dans la neige fraîche, le dernier jour de son périple. Le comportement «exubérant» de ce petit mammifère, qualifié de danse par les scientifiques, est une technique de chasse employée par l'hermine pour approcher et hypnotiser sa proie.
«Strenght in numbers» - theo bosboom (pays-bas)
«Hautement recommandées» par le «Wildlife Photographer of the Year 2024» dans la catégorie «Animaux dans leur environnement», l'incroyable photo de moules solidement fixées les unes aux autres à Praia da Ursa, à Sintra, près de Lisbonne, au Portugal, a été réalisée à l'aide d'un objectif macro grand angle par Theo Bosboom. Dans son travail photographique, le Néerlandais affectionne les espèces animales qui ne sont généralement pas considérées comme belles ou remarquables, afin de mettre en évidence leur importance méconnue. En effet, les moules jouent un rôle prépondérant dans l'écosystème marin en filtrant l'eau et en ingérant les microplastiques, les pesticides et les bactéries. Ces mollusques bivalves sont des bio-indicateurs de l'état de santé de nos mers, océans, lacs ou rivières qui les peuplent.
«The last resting place» - randy robbins (États-unis)
Désignée comme «hautement recommandée» dans la catégorie «Art de la nature», la photo de la dépouille d'une biche à queue noire, a été prise à l'aide d'un iPhone XR par Randy Robbins, près de Susanville, en Californie, aux Etats-Unis. L'Américain a fait cette découverte macabre par un matin d'hiver alors qu'il vérifiait les caméras de surveillance près de chez lui, et il a alors photographié ce moment poignant avec son smartphone avant que le givre ne fonde. Randy Robbins a été frappé par la beauté inhabituelle et douce de la forme givrée et sans vie de ce cervidé gisant sur le sol gelé d'une forêt proche de son domicile.
«stormy scene» - william fortescue (royaume-uni)
Cette photo «hautement recommandée» dans la catégorie «Comportement : Mammifères» du concours est l'œuvre de William Fortescue qui l'a capturée lors de la saison des pluies, dans le parc national du Serengeti, en Tanzanie. L'impressionnante image en noir et blanc du Britannique documente l'accouplement d'un lion avec une lionne avec pour toile de fond, un ciel traversé par des nuages d'orage éclairés par le soleil couchant.
Les lions s'accouplent plusieurs fois avant que la femelle n'interrompe l'accouplement. Ces fauves peuvent s'accoupler tout au long de l'année, mais la synchronisation des naissances des lionceaux augmente le succès reproductif d'une troupe. Les lionnes de la troupe adoptent des comportements coopératifs, notamment en élevant les lionceaux ensemble pour assurer leur survie jusqu'à l'âge adulte.
«the disappearing ice cap» - thomas vijayan (canada)
«Hautement recommandée» dans la catégorie «Océans : Voir plus loin», cette spectaculaire image d'une chute d'eau formée par la fonte du glacier de Bråsvellbreen appartenant à la calotte glaciaire d'Austfonna, dans l'archipel norvégien du Svalbard, a été réalisée par Thomas Vijayan.
Prise à l'aide d'un drone, cette photo du Canadien est un composite de 26 images, assemblées avec art pour immortaliser la beauté éphémère de la calotte glaciaire d'Austfonna, la troisième plus grande au monde, située sur l'île de Nordaustlandet, au Svalbard. Cette merveille naturelle s'étend sur 8.000 km2 et connaît un rythme de fonte inquiétant en raison du réchauffement climatique, et selon certains modèles scientifiques, les glaciers du Svalbard pourraient disparaître complètement d'ici à 400 ans.
«precious rocks» - samual stone (royaume-uni)
Œuvre de Samual Stone, cette photo d'un choucas des tours transportant des cailloux dans son bec a été «hautement recommandée» dans la catégorie «Comportement : Oiseaux». Le photographe britannique a surpris un couple de choucas en train de construire leur nid à l'intérieur d'une cavité dans le tronc d'un saule à moitié tombé, dans Bushy Park, au sud-ouest de Londres. Intelligents et fidèles, ces petits corvidés bâtissent de nouveaux nids chaque année à l'aide de matériaux de toutes sortes comme des petites pierres, des brindilles, des branchages, des plumes, des poils, de la boue...
«moonlight hunter» - xingchao zhu (chine)
L'exceptionnel cliché d'un manul chassant au coucher de Lune, près de Hulun Buir, en Mongolie intérieure, en Chine, par Xingchao Zhu a été «hautement recommandé» dans la catégorie «Comportement : Mammifères». Le photographe chinois a suivi un groupe de manuls appelés également chats de Pallas, sur le plateau glacé de Mongolie intérieure pendant plusieurs jours en février 2023. Peu avant l'aube, Xingchao Zhu a réussi à établir un contact visuel avec ce petit félin, alors qu'il venait d'attraper un petit oiseau, créant ainsi une photo extraordinaire.
«Ziggy SPider» - lam soon tak (malaisie)
«Hautement recommandée» dans la catégorie «Comportement : Invertébrés», cette image d'une araignée dorée de David Bowie portant son sac d'œufs, dans les Cameron Highlands, dans la province de Pahang, en Malaisie, est œuvre de Lam Soon Tak.
Présente en Malaisie, à Singapour et sur l'île indonésienne de Sumatra, cette rare araignée a été découverte en 2008 par l'entomologiste allemand Peter Jäger, qui l'a baptisée «Heteropoda davidbowie» en l'honneur de David Bowie. Fan de l'artiste britannique, cet arachnologue réputé a estimé que la couleur jaune orange de cet aranéide lui faisait penser au maquillage porté par le chanteur anglais, époque Ziggy Stardust.
«going with the Floe» - tamara stubbs (royaume-uni)
Cette photo de phoques crabiers en pleine sieste, prise par la Britannique Tamara Stubbs en mer de Wedell, en Antarctique, a été «hautement recommandée» dans la catégorie «Animaux dans leur environnement». Lors d'une expédition de neuf semaines à bord d'un navire dans l'Antarctique, la photographe britannique a repéré ces phoques crabiers en plein repos sur la banquise.
Le continent blanc compte environ quatre millions de phoques crabiers. Bien qu'ils ne soient pas considérés comme étant en danger ou menacés, ces mammifères marins sont protégés par des accords internationaux de conservation. Pour comprendre l'impact du changement climatique et du tourisme sur leurs populations, des recherches supplémentaires sont nécessaires.
«centre of attention» - georgina steytler (australia)
«Hautement recommandée» dans la catégorie «Comportement : Invertébrés», cette image d'abeilles de Dawson mâles se disputant les faveurs d'une femelle, a été prise par Georgina Steytler, Australienne passionnée par ces abeilles fouisseuses depuis plusieurs années.
Allongée sur le sol chaud, rocailleux et brûlé par le soleil près de Carnarvon, dans l'Etat d'Australie Occidentale, avec du sable soufflant sur son visage, le long objectif de la photographe australienne lui a permis de capturer cette étonnante «boule d'abeilles de Dawson» et d'obtenir l'image parfaite.
«leaving the nest» - sasha jumanca (allemagne)
Sasha Jumanca s'est illustré dans la catégorie «Jeune photographe de nature (10 ans et moins)» grâce à son cliché «hautement recommandé» de deux jeunes chouettes hulottes perchées sur la branche d'un if dans le jardin Maximiliansanlagen, à Munich, en Allemagne. Le photographe allemand qui vient de fêter ses 11 ans, a été très ravi de découvrir ces jeunes oiseaux si près de son domicile.
Les chouettes hulottes quittent le nid avant même de savoir voler. Pendant quelques semaines, elles restent à proximité du nid familial au sol ou à mi-hauteur dans la végétation avant de prendre leur premier envol et de s'installer à quelques kilomètres. Lors de cette période, les jeunes rapaces nocturnes sont nourris par leurs parents.
«hooked» - tommy trenchard (afrique du sud)
«Hautement recommandée» dans la catégorie «Océans : Voir plus loin», cette photo de Tommy Trenchard documente la capture accidentelle d'un requin requiem par un bateau de pêche traquant les poissons comme le thon ou l'espadon, dans les eaux internationales de l'océan Atlantique sud. Voyageant à bord du navire Arctic Sunrise de Greenpeace, le photographe sud-africain a saisi sur le vif la tentative ultime du squale d'échapper à la mort.
L'expédition du navire de Greenpeace visait à documenter les prises accessoires ou accidentelles de requins par les bateaux de pêche, et à mettre en évidence l'absence de réglementation efficace de la pêche à l'échelle industrielle dans les eaux internationales. Chaque année, environ 80 millions de requins sont capturés dans les océans du monde entier. À cause de la pêche, le nombre de squales dans le monde a chuté depuis 1970 à tel point que les trois quarts des espèces de requins sont aujourd'hui menacées d'extinction.
«in the spotlight» - shreyovi mehta (inde)
Parfaitement composée, cette photo de deux paons évoluant dans le parc national de Keoladeo, au Rajasthan, en Inde, a permis à Shreyovi Mehta de figurer parmi les finalistes de la catégorie «Jeune photographe de nature (10 ans et moins)».
Lors d'une promenade familiale dans la forêt, l'Indienne de 9 ans a aperçu cette scène et a couru jusqu'à son père, qui portait les appareils photo, puis elle s'est couchée sur le sol pour prendre sa photo en contre-plongée.