Au Japon, des agences spécialisées aident les employés à quitter leur emploi, un processus rendu complexe par la culture de travail rigide, où la fidélité à l'entreprise est essentielle. Ces services sont devenus populaires après la pandémie de covid-19.
Au Japon, une industrie de services unique a émergé pour aider les employés à quitter leur emploi, un processus souvent compliqué par la culture de travail rigide du pays.
Beaucoup de travailleurs japonais, notamment ceux des secteurs les plus exigeants, subissent une pression intense de la part de leurs employeurs pour rester en poste, parfois jusqu'à subir du harcèlement lorsqu'ils tentent de démissionner. Comme le souligne CNN, cette pression découle d'une culture où la fidélité à une entreprise est primordiale, et quitter son poste est perçu comme un acte de déloyauté.
Le rôle des agences de démission
Les agences de démission ont vu le jour pour aider les employés à naviguer face à ces difficultés. Ces agences s'occupent de tout, de la soumission de la lettre de démission aux négociations avec l'employeur, et fournissent même un soutien juridique si nécessaire.
Selon Hiroshi Ono auprès de CNN, professeur à l’Université Hitotsubashi, «de nombreux travailleurs voient la démission comme un affront personnel à leur employeur, ce qui rend ce processus extrêmement stressant». La popularité de ces services a explosé après la pandémie de covid-19, période durant laquelle les travailleurs ont commencé à réévaluer leur vie professionnelle et leur bien-être.
La persistance des cultures de travail abusives
Cette tendance reflète un changement plus large parmi les jeunes travailleurs japonais, qui sont de moins en moins disposés à accepter les longues heures de travail et la loyauté inconditionnelle attendue par leurs employeurs.
«Les jeunes générations ne sont plus prêtes à sacrifier leur santé pour leur travail», note Hiroshi Ono. Malgré les efforts du gouvernement japonais pour lutter contre les environnements de travail abusifs, comme la publication de listes noires d’entreprises aux pratiques déloyales, la culture de la surcharge de travail reste profondément ancrée, avec des conséquences tragiques comme le «karoshi», ou mort par surmenage.
Une tendance parmi les jeunes travailleurs
La demande croissante pour les services de démission illustre un changement significatif dans le marché du travail japonais, où les jeunes générations commencent à remettre en question le statu quo et à rechercher des environnements de travail plus sains.
Toutefois, ce phénomène souligne également les difficultés persistantes à modifier les normes culturelles profondément enracinées concernant le travail et la loyauté au Japon. Comme le souligne Yuki Watanabe, une jeune employée ayant eu recours à une agence, «il est temps que les entreprises respectent davantage le bien-être de leurs employés».