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«Un pseudo-juge est en train de détruire la démocratie» : Elon Musk s'emporte après la suspension du réseau social X au Brésil

«La liberté d'expression est le fondement de la démocratie et, au Brésil, un pseudo-juge non élu est en train de la détruire à cause de motivations politiques», selon Elon Musk. [ETIENNE LAURENT / AFP]

Le propriétaire du réseau social X, Elon Musk, a estimé que le juge qui avait décidé de suspendre l'accès à l'application au Brésil ce samedi, était «en train de détruire la liberté d'expression à cause de motivations politiques».

La colère du magnat. Le réseau social X, propriété du milliardaire Elon Musk, a commencé à être bloqué pour les 22 millions d'utilisateurs du Brésil ce samedi 31 août, quelques heures après qu'un juge de la Cour suprême a ordonné sa suspension en raison d'infractions judiciaires.

«La liberté d'expression est le fondement de la démocratie et, au Brésil, un pseudo-juge non élu est en train de la détruire à cause de motivations politiques», a tonné le propriétaire de la plate-forme sur X (ex-Twitter).

C'est le dernier épisode en date de la joute entre Alexandre de Moraes, juge du Tribunal fédéral suprême (STF) et figure de la lutte contre la désinformation au Brésil, et le milliardaire américain.

Une amende et des sanctions

La décision du juge intervient un peu plus d'un mois avant des élections municipales qui permettront de mesurer le rapport de force entre le camp du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva et la droite, qui fait volontiers d'Elon Musk son champion. A ainsi été décidée la «suspension immédiate, complète et intégrale du fonctionnement de "X Brasil Internet LTDA" sur le territoire national», selon la décision rendue par le magistrat.

Ce dernier a également demandé aux géants de la tech Google et Apple, ainsi qu'aux fournisseurs d'accès internet, d’«introduire des obstacles technologiques capables d'empêcher l'utilisation de l'application X» et l'accès au site web.

Alexandre de Moraes a menacé d'amendes de 50.000 reais (environ 8.000 euros) par jour les personnes qui recourraient à des «subterfuges technologiques» pour contourner le blocage, comme l'usage de réseaux privés virtuels (VPN).

Ce dernier a dénoncé notamment la «tentative» de X d'échapper à «l'ordre juridique et au pouvoir judiciaire brésiliens, pour instaurer un climat de totale impunité et d'"anarchie" sur les réseaux sociaux brésiliens, y compris durant les élections municipales de 2024».

La suspension doit rester en vigueur jusqu'à ce que la plate-forme obtempère, paie les amendes qui lui ont été infligées et nomme un représentant légal. 

Les «milices numériques» d'Elon Musk

Le juge Moraes a aussi bloqué récemment les comptes de Starlink, fournisseur d'accès à internet par satellite dont Elon Musk est propriétaire, pour récupérer le montant d'amendes non payées par X. L'homme d'affaires a multiplié les attaques contre Alexandre de Moraes cette semaine, le traitant de «dictateur».

«Pour qui se prend-il?», a réagi vendredi le président brésilien Lula, en évoquant Elon Musk. «Tout citoyen de n'importe quelle partie du monde qui a des investissements au Brésil est soumis à la Constitution et aux lois brésiliennes», a-t-il fustigé sur la radio locale MaisPB.

Le haut magistrat avait ouvert en avril une enquête sur le milliardaire en l'accusant d'avoir réactivé des comptes suspendus sur décision de la justice brésilienne. X avait admis que des utilisateurs avaient réussi à contourner les restrictions.

Le juge a ordonné ces dernières années le blocage des comptes de figures influentes des mouvements ultra-conservateurs brésiliens pour avoir disséminé des «fake news». Et ce en particulier depuis les tentatives de partisans de l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022) de discréditer le système de vote électronique lors de l'élection remportée par Lula en 2022.

Elon Musk fait également l'objet au Brésil d'une enquête dans l'affaire des «milices numériques», soupçonnées d'avoir utilisé de l'argent public pour orchestrer des campagnes de désinformation en faveur de Jair Bolsonaro et de ses proches.

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