Un juge américain a été temporairement suspendu après avoir forcé une adolescente à porter des menottes et un uniforme de prison.
Une mauvaise blague et une suspension. Une adolescente, Eva Goodman, en visite dans un tribunal de Détroit aux Etats-Unis, ce mardi, s'est endormie dans une salle d'audience. Une attitude qui n'a pas plu à Kenneth King, l'un des juges du 36e district, qui a souhaité lui faire la morale d'une façon pour le moins démesurée.
En effet, une vidéo le montre rabaissant l'adolescente. «Une chose que vous apprendrez sur ma salle d'audience, c'est que je ne suis pas un jouet», peut-on l'entendre dire.
Le juge a ensuite demandé aux autres visiteurs du voyage éducatif organisé par The Greening of Detroit, une association à but non-lucratif, s'il devait placer la jeune fille de 15 ans dans un centre de détention pour mineurs, avant de décider de la faire menotter et de lui faire porter une tenue de prison puis finalement la libérer.
«Je voulais lui parler, lui montrer à quel point c'est grave», a-t-il justifié, jugeant la conduite de la jeune fille irrespectueuse.
Un traumatisme
Un comportement qui ne passe pas auprès de la mère de l'adolescente, Latoreya Hill. «Voudriez-vous que quelqu'un traite votre enfant comme ça ? Pour la rabaisser devant le monde entier et devant ses amis, pour qu'elle se sente encore plus mal face à cette situation», a-t-elle déclaré aux médias locaux.
Latoreya Hill a également indiqué que la famille n'avait pour le moment pas de résidence fixe, ce qui pourrait expliquer la fatigue de la jeune fille. La visite éducative d'Eva au tribunal du 36e district a été traumatisante. Ce que l'association qui l'accompagnait a confirmé.
BREAKING: Judge Kenneth King has been temporarily removed from the bench. @wxyzdetroit pic.twitter.com/BZXjWxFS7s
— Ruta Ulcinaite WXYZ (@RutaUlcinaite) August 15, 2024
William McConico, le juge en chef du tribunal, a pris l'affaire au sérieux et a temporairement retiré ses dossiers à Kenneth King après une «enquête interne rapide et approfondie».
Toujours d'après la presse locale, Kenneth King aurait depuis reçu des menaces de mort.