Le parlement vénézuélien a adopté ce jeudi une loi controversée sur les ONG, première d'une série promise par Nicolas Maduro, le contesté chef d’État.
Les tensions ne retombent pas au Venezuela. Dans le sillage de la réélection contestée fin juillet de Nicolas Maduro, le parlement vénézuélien, où le pouvoir dispose d'une majorité absolue – 257 sièges sur 277 -, a adopté ce jeudi 15 août une loi sur les ONG et les associations. Qualifiée de liberticide par l’opposition, cette loi est la première d’une série promise par le nouveau président.
En effet, deux autres textes, sur «l'incitation au fascisme et à la haine» et la réglementation des réseaux sociaux, sont en préparation.
«La loi relative au contrôle, à la réglementation, au fonctionnement et au financement des organisations non gouvernementales et des organisations sociales à but non lucratif est approuvée à l'unanimité», a affirmé Jorge Rodiguez, le président du parlement monocaméral. Dès mardi dernier, les députés avaient adopté plusieurs points de ce texte sur les ONG, notamment ceux concernant la notification des «financements» et l'«identification des donateurs, nationaux ou étrangers».
Les organisations non gouvernementales ont aussi interdiction de «recevoir des contributions financières destinées à des organisations à but politique».
Une loi restrictive et non-démocratique
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits humains, Volker Türk, avait appelé Caracas à ne pas «adopter ces lois et toute autre loi qui porte atteinte à l'espace civique et démocratique dans le pays».
La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) avait quant à elle lancé un «appel urgent» à l'Assemblée à ne pas voter la loi, estimant qu'elle «restreindrait arbitrairement le droit d'association, la liberté d'expression (...) dans un contexte de fermeture de l'espace civique».
Alors que le Brésil, la Colombie et les Etats-Unis ont appelé ce jeudi à une nouvelle présidentielle au Venezuela afin de sortir ce pays de la crise née de la réélection contestée à sa tête du socialiste Nicolas Maduro, depuis deux semaines des violences urbaines et des manifestations se multiplient dans tout le pays.