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Crise politique au Venezuela : où en est la situation après la réélection contestée de Nicolas Maduro ?

Le Venezuela est en pleine crise financière depuis de nombreuses années avec un effondrement de la production pétrolière et un PIB réduit de 80% en dix ans. [REUTERS/Samir Aponte]

Dimanche, Nicolas Maduro a assuré avoir remporté l'élection présidentielle au Venezuela. Une réélection pour un troisième mandat qui est vue comme une fraude par l'opposition. Depuis le début de la semaine, d'importantes manifestations ont lieu dans le pays. Au moins douze personnes ont été tuées.

Le chaos au Venezuela. Depuis dimanche et la réélection de Nicolas Maduro à la tête du pays, la situation est explosive sur place. Pour l'opposition, ce scrutin et le résultat donné par le Conseil national électoral (CNE) est une «fraude massive».

«Nous avons les moyens de prouver la vérité» déclarait Maria Corina Machado, cheffe de l'opposition vénézuélienne, après l'annonce des résultats. Elle ajoutait que l'opposition avait «la preuve de la victoire» après avoir réuni 73% des bordereaux de résultats des bureaux de vote. 

«Nous avons entre nos mains les documents qui démontrent notre triomphe historique, catégorique et mathématiquement irréversible. Je remercie vivement la communauté internationale pour sa solidarité et son soutien dans ces moments cruciaux. Le Venezuela veut la paix et la reconnaissance de la volonté du peuple. La vérité est le chemin de la paix», a déclaré l'adversaire de Nicolas Maduro à la présidentielle, Edmundo Gonzalez Urrutia, sur son compte X.

Depuis l'annonce de la réélection de Nicolas Maduro, ses opposants sont descendus dans la rue pour manifester contre le résultat. Des milliers de personnes qui ont été violemment réprimées par les autorités. Depuis le début des heurts, au moins 12 personnes sont mortes. 

La communauté internationale demande des comptes

Pour contester les résultats, les manifestants s'en sont notamment pris aux statues à l'effigie de Hugo Chavez, ancien président du Venezuela, ainsi qu'à des affiches représentant Nicolas Maduro. 

Face à la gravité de la situation, de nombreux pays demandent un dépouillement transparent des votes pour mettre fin aux spéculations. Lors d'un entretien téléphonique, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et son homologue américain Joe Biden ont convenus de l'importance d'une publication des résultats détaillés complets du scrutin. A leurs yeux, cette élection représente «un moment essentiel pour la démocratie». 

D'autres pays vont plus loin et se positionnent clairement en faveur de l'adversaire de Nicolas Maduro. C'est le cas du Pérou qui a reconnu mardi Edmundo Gonzalez Urrutia comme le président élu «légitime» du Venezuela. 

Huit autres pays d'Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Equateur, Guatemala, Panama, Paraguay, République dominicaine, Uruguay) ont appelé dans une déclaration commune à un «réexamen complet avec la présence d'observateurs électoraux indépendants». Une demande à laquelle Nicolas Maduro n'a pour le moment pas accédée. 

Pour rappel, le Venezuela est en pleine crise financière depuis de nombreuses années avec un effondrement de la production pétrolière et un PIB réduit de 80% en dix ans. Une situation critique qui a poussé des millions d'habitants à fuir le pays. 

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