Officiellement intronisée candidate du parti Démocrate, la vice-présidente de Joe Biden est déjà en campagne et se concentre sur les «swing states» pour l’emporter face à Donald Trump.
Une opération séduction. Kamala Harris remplace officiellement, depuis ce lundi 5 août, Joe Biden dans la course pour la Maison-Blanche. L’actuelle vice-présidente part en campagne dans quatre États clés ou «swing states» cette semaine ainsi que deux autres.
Aux États-Unis, les «swing states», aussi appelés États charnières, sont les États qui, historiquement, ne votent pas majoritairement en faveur du camp des Démocrates (Bleu) ou du camp des Républicains (Rouge).
Pour cette élection présidentielle du 5 novembre 2024, six de ces États ont été déterminés. Le Nevada, l’Arizona, le Wisconsin, le Michigan, la Pennsylvanie et la Géorgie. En l’espace d’une semaine, Kamala Harris va partir en campagne dans quatre d’entre eux.
Mardi en Pennsylvanie
Kamala Harris va d’abord se rendre ce mardi 6 août dans l’État de Pennsylvanie. La candidate doit y tenir un meeting à Philadelphie. Cet État a été essentiel dans l’élection de Joe Biden et souffre aujourd’hui de plein fouet de l’inflation plus que d’autres États.
Kamala Harris n’y jouit pas d’une aussi bonne image que le président sortant qui y a grandi. En Pennsylvanie, la vice-présidente est au coude-à-coude avec Donald Trump, qui appuie sur la crise économique pour décrédibiliser son adversaire.
Selon Five Thirty Eigth Interactive, Kamala Harris est légèrement en tête dans les sondages avec 45,3% des intentions de vote contre 44,7% pour Donald Trump.
Le Wisconsin attiré par Robert F Kennedy Jr
Kamala Harris doit ensuite se rendre dans le Wisconsin. Il s’agit d’un État très important dans la course à la Maison-Blanche. Donald Trump a lui-même déclaré : «Si nous gagnons le Wisconsin, nous gagnons tout».
Très attiré par les candidatures indépendantes telles que celle de Robert F. Kennedy Jr, le Wisconsin, et particulièrement sa ville principale de Milwaukee, a déjà accueilli le premier meeting de campagne de Kamala Harris et a abrité la convention nationale républicaine.
Selon Five Thirty Eigth Interactive, Kamala Harris serait une nouvelle fois légèrement en tête avec 46% des intentions de vote contre 44,7% pour l’ancien président américain.
Michigan et Caroline du Nord
La candidate du parti Démocrate va poursuivre sa campagne dans le Michigan et en Caroline du Nord. Ces deux États ne font pas partie des «swing states» mais sont pour le premier un fief démocrate et pour le second un fief républicain.
Le Michigan avait pourtant placé légèrement en tête Donald Trump en 2016 avant de se tourner à nouveau vers les Démocrates avec Joe Biden en 2020. Kamala Harris doit donc éviter que le scénario d’un vote pour son adversaire ne se reproduise et consolider sa popularité dans l’État où elle est en tête avec 1,9 point d’avance.
Au contraire, la Caroline du Nord est républicaine depuis de nombreuses années, comme la plupart des États du sud. Électeurs afro-américains et hispaniques représentent cependant près de 35% de la population et pourraient aider à faire basculer la Caroline du Sud. Trump y est pour le moment en tête avec 48% des intentions de votes.
L’importance du vote noir en Géorgie
Après ces deux États, Kamala Harris poursuivra sa tournée en Géorgie, un autre «swing state» qui a beaucoup fait parler de lui en 2020. En effet, Donald Trump avait été poursuivi au pénal pour des accusations de conspiration afin de faire annuler les résultats de la présidentielle.
De plus, la Géorgie compte l’une des plus fortes proportions d’électeurs afro-américains. Ces derniers représentent 33% de la population totale de l’État. Néanmoins, malgré ses soucis judiciaires, Donald Trump est légèrement en tête dans les sondages.
La question de l’immigration dans l’Arizona
L’Arizona va être l’un des États clés les plus importants de cette campagne. Historiquement républicain, l’État avait néanmoins opté pour Joe Biden en 2020. Un changement de cap que Kamala Harris va tenter de consolider cette semaine.
La question de l’immigration dans cet État frontalier du Mexique est cruciale. Donald Trump a d’ailleurs axé sa campagne dans l’Arizona sur le bilan de la politique menée par Kamala Harris et Joe Biden.
De son côté, Kamala Harris va essayer de s’appuyer sur le vote hispanique qui représente 30% de la population de l’État et sur celui des défenseurs du droit à l’avortement, mis à mal dans le pays depuis la décision fédérale de 2022 mais protégé dans cet État de l'ouest.
Néanmoins, la démocrate va devoir poursuivre ses efforts puisqu’elle est toujours devancée de 2 points par son adversaire républicain.
Le vote latino du Nevada
Kamala Harris conclura son tour de campagne dans le Nevada. Un État qui a voté démocrate aux dernières élections mais qui se tournait vers Donald Trump lorsque Joe Biden était candidat. L’arrivée de sa vice-présidente comme candidate a rebattu les cartes mais elle doit sécuriser les votes hispaniques et ceux des plus jeunes.
Joe Biden était mené de 7 points par Donald Trump mi-juillet mais l’écart s’est largement réduit puisqu’un seul point sépare Kamala Harris de son adversaire.
Outre ces déplacements, selon le Times, Kamala Harris aurait pris la décision d’accroître considérablement ses équipes de campagne présentent sur le terrain dans les six «swing states» et prévoit même de les doubler en Arizona.