Douze enfants et adolescents druzes ont été tués samedi dernier en Israël, sur le plateau du Golan, lors d'un tir de roquette attribué au Hezbollah libanais. Ce drame place les Druzes, une minorité religieuse, au cœur de l'actualité. Qui sont-ils ?
Les Druzes du Golan tragiquement mis en lumière. Depuis le 27 juillet, cette communauté est endeuillée par la mort de 12 enfants et adolescents, tués à Majdal Shams, par un tir de roquette attribué au Hezbollah. Ce lundi, des centaines de Druzes se sont ainsi rassemblés dans la commune pour les funérailles d’un des garçons ayant perdu la vie.
Cette ville d’environ 11.000 habitants située sur le plateau du Golan se trouve au carrefour de quatre pays que sont la Syrie, Israël, le Liban et la Jordanie. Ce territoire d’environ 1.800 kilomètres carrés est peuplé notamment de 23.000 Druzes.
Minorité religieuse, les Druzes font partie d’une branche de l’islam, qu’est l’ismaélisme, lui-même décliné de l’obédience chiite. Cette communauté monothéiste née au Xe siècle, s’établit principalement en Egypte un siècle plus tard et porte un nom inspiré de celui de son premier chef de file, Muhammad ben Ismaïl al Druzi. Pourtant, ils ne considèrent que comme premier imam, Hamza, Ismaélien venu de Perse et auteur attribué du Livre des témoignages et des mystères de l’Unité.
Toutefois, selon le professeur Wissam H. Halawi, ce peuple préfère être nommé «Muwahidun» (unitaires, ou unitarien qui croient en l’unicité de Dieu), précisant à France culture que le terme Druze «n’apparaît jamais dans la littérature druze, qu’elle soit médiévale, pré moderne, voire moderne et contemporaine».
Druze par le sang
Victimes de persécutions, les Druzes fuient l’Egypte au XIe siècle pour s’installer au sud de la Syrie, du Liban et en Galilée. Leur doctrine veut également qu’ils croient à l’interprétation ésotérique des écritures, à l’image des chiites, mais aussi à la réincarnation ou encore à l’évolution cyclique.
Au cours de leurs premières années en Syrie, les Druzes mettent fin à leur prosélytisme et les conversions deviennent interdites. Ainsi, pour devenir druze il est essentiel d'être né de père et de mère druzes. Comme l'a rappelé le professeur Wissam H. Halawi, les spécialistes se divisent sur l'appartenance de cette communauté à l'islam, mais selon ce dernier il s'agit «d'une erreur historique et doctrinale».
Aujourd’hui, Israël compterait environ 150.000 Druzes. Au Liban, ils seraient au nombre de 300.000 tandis qu'ils représentent 3% de la population syrienne. En territoires palestiniens, ils seraient entre 3.000 et 5.000 personnes.