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Arrestation d’un chercheur français soupçonné d’espionnage à Moscou : ce que l’on sait

M. Vinatier, vêtu d’un jean et d’une chemise noire, se tenait dans la cage réservée aux accusés. [REUTERS/Maxim Shemetov]

Suspecté d’agir en tant qu’«agent de l’étranger» en Russie, un Français du nom de Laurent Vinatier a été placé en détention et ne devrait pas sortir avant le 5 août, selon les autorités moscovites. Emmanuel Macron a plaidé en faveur de sa libération.

Aussitôt arrêté, aussitôt enfermé. Ce vendredi, le tribunal Zamoskvoretski (Moscou) a placé en détention provisoire Laurent Vinatier, collaborateur d'une ONG suisse de règlement des conflits. Ce Français âgé de 47 ans avait été arrêté la veille, soupçonné de collecter des renseignements sur l'armée russe. Le tribunal moscovite a ainsi ordonné, à la demande des enquêteurs, son placement en détention au moins jusqu'au 5 août, en vue d'un éventuel procès.

Durant l'audience, le seul chef d'accusation cité contre lui a été celui de ne pas s'être enregistré comme «agent de l'étranger». En Russie, il s’agit d’un délit passible de cinq ans de prison, conformément à une législation utilisée par les autorités russes pour réprimer ou surveiller leurs détracteurs.

«J’ai toujours essayé de présenter l’intérêt de la Russie»

Devant la justice russe, Laurent Vinatier, vêtu d’un jean et d’une chemise noire, se tenait dans la cage réservée aux accusés. Il y a présenté, en français, traduit par une interprète, «ses excuses pour ne pas s'être enregistré». «D'autant plus que dans tout mon travail, j'ai toujours essayé (...) de présenter, soutenir, expliquer l'intérêt de la Russie», a-t-il ajouté.

Son avocat Alexeï Sinitsyne a souligné que son client «ne savait pas» qu'il était obligé de s'enregistrer sous ce label. En vain, il a demandé le placement de Laurent Vinatier - marié et père de quatre enfants - en résidence surveillée à Moscou, chez son épouse. Durant l’audience, aucun représentant de l’ambassade de France n’a été aperçu par les journalistes présents.

Le président français Emmanuel Macron a de son côté souligné que Laurent Vinatier n'était «en aucun cas (...) quelqu'un qui travaillait, qui travaille pour la France», et a demandé la «libération la plus rapide» du père de famille.

Cette affaire tombe en pleine aggravation des tensions entre Moscou et Paris : la Russie est soupçonnée d'une série d'actes de déstabilisation et désinformation en France, tandis que la France se voit reprocher son soutien croissant à l'Ukraine.

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