L'Etat hébreu a laissé exploser sa colère mercredi après la décision de trois pays européens de reconnaître l’Etat de Palestine, en pleine guerre entre son armée et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza assiégée et dévastée. Benjamin Netanyahou a estimé que cette reconnaissance était une «récompense pour le terrorisme».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié mercredi 22 mai la décision de trois pays européens de reconnaître l'Etat de Palestine de «récompense pour le terrorisme» qui «n'apportera pas la paix».
«À ce Mal, on ne peut pas donner un État», a estimé le dirigeant israélien, «ce sera un État terroriste, il tentera de commettre encore et encore le massacre du 7 octobre, et nous n'accepterons pas cela», a déclaré Benjamin Netanyahou dans une vidéo diffusée par son bureau.
The intention of several European countries to recognize a Palestinian state is a reward for terrorism.
80% of the Palestinians in Judea and Samaria support the terrible massacre of October 7.
This evil cannot be given a state.
This would be a terrorist state. It will try to…— Benjamin Netanyahu - בנימין נתניהו (@netanyahu) May 22, 2024
La reconnaissance annoncée par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, est considérée comme une importante victoire diplomatique pour les dirigeants palestiniens dans leur quête de mettre fin à 57 ans d’occupation israélienne. Et elle constitue un nouveau revers pour Israël après que le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour des «crimes contre l’humanité» présumés, et contre les dirigeants du Hamas, dans le contexte de la guerre.
Rappel des ambassadeurs israéliens
«Après que l’organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah, après avoir commis les crimes sexuels les plus horribles que le monde ait connus, ces pays ont choisi de récompenser le Hamas et de reconnaître un Etat palestinien», a tonné le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz, en annonçant la convocation des ambassadeurs d’Espagne, d’Irlande et de Norvège, et le rappel pour consultations des ambassadeurs israéliens dans ces trois pays.
Dans le camp adverse, le Hamas a salué cette reconnaissance comme une «étape importante» et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a parlé de «moments historiques». Les pays arabes l’ont saluée également. Principal soutien d’Israël, le président américain Joe Biden, partisan d’une solution à deux Etats pour le conflit israélo-palestinien, a néanmoins dit qu’un «Etat palestinien doit voir le jour au travers de négociations directes entre les parties, non par la reconnaissance unilatérale».