Des Israéliens ont exprimé samedi leur inquiétude pour le sort des otages encore détenus dans la bande de Gaza après la suspension par le Qatar de sa médiation entre Israël et le Hamas palestinien.
Au 400e jour de la guerre déclenchée par le mouvement islamiste, des milliers de personnes se sont rassemblées, comme chaque samedi, à Tel-Aviv pour exiger la libération des otages, a constaté un journaliste de l'AFP.
«Je suis très, très inquiète», a confié à l'AFP une des manifestantes, Ruti Lior.
«Je ne comprends pas vraiment dans quelle mesure le Qatar peut ou ne peut pas aider, mais c'est pour moi une autre preuve que ça manque vraiment de sérieux et que ces accords sont sabotés», a expliqué cette psychothérapeute.
Dans le cortège, plusieurs personnes brandissaient des pancartes avec le nombre 400 ou des slogans réclamant le retour des otages et la fin de la guerre.
«On attend depuis 400 jours», a témoigné Gal, un homme de 60 ans. Le Qatar «a échoué dans la question de la médiation, et pas seulement eux, mais les autres aussi ont échoué».
Avec les Etats-Unis et l'Egypte, le Qatar est l'un des principaux acteurs de la médiation qui vise à instaurer une trêve entre les deux belligérants et à obtenir la libération des otages.
Le Qatar a confirmé samedi avoir suspendu sa médiation en vue d'un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza jusqu'à ce que le Hamas palestinien et Israël fassent preuve de «volonté et de sérieux» dans les négociations.
«Il y a dix jours, lors des dernières (négociations) pour tenter de parvenir à un accord, le Qatar a informé les parties qu'il comptait suspendre ses efforts de médiation entre le Hamas et Israël si un accord n'était pas trouvé lors de ce round», a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères Majed Al Ansari dans un communiqué. «Le Qatar les reprendra lorsque les parties feront preuve de volonté et de sérieux» pour mettre fin aux hostilités, a-t-il ajouté.
Au moins 20 personnes ont été tuées et 14 blessées samedi dans des frappes israéliennes qui ont visé plusieurs localités de l'est du Liban, où le Hezbollah est bien implanté, a indiqué le ministère libanais de la Santé.
«Les raids de l’ennemi israélien contre la région de Baalbeck-Hermel ont fait 20 morts, dont 11 dans la localité de Knaisseh», a précisé le ministère dans un communiqué.
Un responsable du Hamas a indiqué samedi à l'AFP que le mouvement islamiste palestinien n'avait reçu «aucune demande de quitter le Qatar», en réaction aux propos d'une source diplomatique disant que le bureau du Hamas à Doha n'avait «plus de raison d'être».
«Nous n'avons rien pour confirmer ou infirmer ce qui a été publié par une source diplomatique non identifiée, et nous n'avons reçu aucune demande de quitter le Qatar», a déclaré de Doha ce responsable du Hamas joint au téléphone par l'AFP.
Le Qatar a retiré sa médiation entre Israël et le Hamas palestinien après des mois d'efforts infructueux pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, a indiqué samedi une source diplomatique.
Il a aussi indiqué que le bureau du Hamas à Doha «n'a plus de raison d'être», a ajouté la même source, sans dire explicitement si le bureau serait fermé.
«Les Qataris ont informé les Israéliens et le Hamas que tant que les deux camps refusent de négocier un accord de bonne foi, ils ne pourront pas continuer à jouer le rôle de médiateur. En conséquence, le bureau politique du Hamas (à Doha) n'a plus sa raison d'être», a déclaré la source sous couvert de l'anonymat.
Avec les Etats-Unis et l'Egypte, le Qatar avait mené une médiation entre les deux belligérants depuis une seule trêve dans le conflit en novembre 2023 qui avait duré une semaine et avait permis la libération d'otages retenus à Gaza en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Depuis, de nombreuses sessions de négociations ont eu lieu sans aucun résultat.
Le Hamas et Israël s'accusent mutuellement de bloquer tout accord, chaque camp refusant les conditions de l'autre pour un cessez-le-feu dans la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque du mouvement islamiste palestinien contre Israël.
Le ministère de la Santé du Liban a annoncé ce samedi un nouveau bilan de sept morts, dont deux fillettes, dans les frappes israéliennes de la veille sur la ville de Tyr dans le sud du pays.
"Les frappes de l'ennemi israélien sur la ville de Tyr ont tué sept personnes, dont deux jeunes filles, et blessé 46 autres", a déclaré le ministère, ajoutant que des restes de corps avaient été retrouvées et seraient "identifiées par des tests ADN." "Les opérations de déblaiement se poursuivent pour rechercher les personnes disparues" a-t-il ajouté.
Un premier bilan du ministère vendredi faisait état de trois morts et 30 blessés.
La Défense civile dans la bande de Gaza a annoncé samedi matin la mort de 14 personnes, tuées dans deux frappes israéliennes, l'une "sur une école", l'autre sur un camp de "tentes pour personnes déplacées".
Engagée contre le mouvement islamiste sunnite palestinien Hamas et d'autres groupes armés dans la bande de Gaza, ainsi que contre le mouvement islamiste chiite libanais Hezbollah au Liban, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé au cours des 24 dernières heures "plus de 50 cibles terroristes au Liban et dans la bande de Gaza".
Quatorze Palestiniens ont été tués dans la nuit et samedi matin "lors de deux raids ayant visé une école dans la ville de Gaza", dans le nord, et un camp de "tentes pour personnes déplacées à Khan Younès", dans le sud de la bande de Gaza, a déclaré Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile pour ce petit territoire palestinien dévasté par plus d'un an de guerre.
La famine menace dans le nord de la bande de Gaza, dans un contexte d'intensification des opérations de l'armée israélienne et d'un arrêt quasi total de l'aide alimentaire, alerte samedi un rapport de l'ONU.
Ce rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) met en garde contre "une probabilité imminente et substantielle de famine, en raison de la détérioration rapide de la situation dans la bande de Gaza".
"Les seuils de famine ont peut-être déjà été franchis ou le seront dans un avenir proche", estime ce rapport.
L'Iran a mis en garde samedi contre le risque de débordement à d'autres parties du monde que le Moyen-Orient de la guerre dans la bande de Gaza et au Liban, où Israël affronte des mouvements soutenus par Téhéran.
"Le monde doit savoir que si la guerre s'étend, ses effets nuisibles ne se limiteront pas uniquement à la région du Moyen-Orient", a averti le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, dans un discours diffusé à la télévision d'Etat.
"L'insécurité et l'instabilité peuvent se propager à d'autres régions, même très lointaines", a ajouté M. Araghchi, dont le pays a été visé par des frappes israéliennes.
Le Premier ministre irakien, Mohamed Chia al-Soudani, s'est entretenu avec le président américain élu Donald Trump, disant espérer qu'il tienne ses "promesses" électorales et son "engagement" à "mettre fin aux guerres" au Moyen-Orient.
Porté au pouvoir par des partis pro-iraniens, le gouvernement de Bagdad poursuit un délicat exercice d'équilibriste pour éloigner l'Irak d'une situation régionale explosive, avec la guerre menée par Israël depuis plus d'un an à Gaza contre le Hamas palestinien, et désormais au Liban contre le Hezbollah.
Lors de leur entretien téléphonique, M. Soudani a souligné "son attention portée aux déclarations et promesses de M. Trump pendant sa campagne électorale, dont son engagement à mettre fin aux guerres dans la région, et les deux parties ont convenu de se coordonner pour y parvenir", selon un communiqué des services du Premier ministre irakien, publié tard vendredi soir.
L'Iran a qualifié samedi de "totalement infondées" les accusations américaines selon lesquelles Téhéran est impliqué dans des projets d'assassinat aux Etats-Unis, visant notamment le président élu Donald Trump.
"Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, considère comme totalement infondées et rejette les allégations selon lesquelles l'Iran est impliqué dans une tentative d'assassinat visant d'anciens ou d'actuels responsables américains", indique un communiqué publié par la diplomatie iranienne.
Les autorités judiciaires américaines ont annoncé vendredi l'inculpation d'un "agent de l'Iran" accusé d'avoir reçu l'ordre de Téhéran, qui dément, d'organiser des projets d'assassinat aux Etats-Unis visant notamment Donald Trump.
L'agence officielle syrienne Sana a fait état ce samedi de plusieurs militaires blessés dans des raids aériens israéliens près d'Alep (nord), l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) indiquant que ces frappes ciblaient des installations militaires.
"L'armée israélienne a lancé une agression aérienne depuis le sud-est d'Alep, visant un certain nombre de sites dans la campagne d'Alep et d'Idleb, ce qui a fait un certain nombre de blessés parmi les soldats et pertes matérielles", a indiqué Sana, citant une source militaire.
Les frappes ont eu lieu vers 00h45 (22h45 GMT), selon l'agence. L'armée israélienne ne s'est pas prononcée pour le moment.
Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a discuté de Gaza et du Liban vendredi lors de son premier entretien téléphonique avec son nouvel homologue israélien Israël Katz, a indiqué le Pentagone.
Ce dernier a prêté serment dans la nuit de jeudi à vendredi à la suite du limogeage surprise de son prédécesseur Yoav Gallant par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après des divergences sur la conduite de la guerre à Gaza.
Lors de l'appel, Lloyd Austin a dit a son homologue israélien que Washington s'engageait pour un accord permettant le retour chez eux des Libanais et des Israéliens déplacés par plus d'un an de violences à la frontière entre les deux pays, ainsi que la libération des otages détenus par le Hamas à Gaza.