Plus d’une semaine après le vote de la loi sur «l'influence étrangère» au Parlement par les députés géorgiens, de nouvelles manifestations se tiendront à son encontre ce vendredi à Tbilissi, la capitale du pays. Ses opposants y voient une manière de le détourner de l’Europe.
La Géorgie s’éloignera-t-elle des Vingt-Sept ? Le 14 mai dernier, et ce, malgré les mouvements de contestation, les députés ont voté à 84 voix «pour» et 30 voix «contre» le projet de loi sur «l'influence étrangère». Ce vendredi, de nouvelles manifestations contre le texte sont prévues à Tbilissi, la capitale du pays.
Cette initiative lancée par le parti au pouvoir, le Rêve géorgien, est très controversée, car selon ses opposants, cette dernière permettrait à la Russie d’accentuer son poids sur cette ancienne république de l’Union soviétique.
En effet, les manifestants accusent le texte d’être inspiré d’une loi russe utilisée depuis 2012 pour réprimer toute opposition. Comme l’a rappelé l’AFP, la loi impose à toute ONG ou à tout média recevant plus de 20% de son financement de l'étranger de s'enregistrer en tant qu'«organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère» et de se soumettre à un contrôle administratif. En d’autres termes, le gouvernement sera autorisé à consulter les comptes personnels des membres de ces organisations.
Veto de la présidente
En réaction à la loi, Salomé Zourabichvili, la présidente de la Géorgie, a opposé son veto avant d’inviter Emmanuel Macron à se rendre sur place pour constater l’ampleur de la tâche. Pourtant, cette initiative n’aurait pas l’effet escompté puisque Rêve géorgien assure avoir assez de voix au Parlement pour passer outre.
Alors que ce pays du Caucase a présenté sa candidature à l'entrée dans l'Union européenne et aspire à rejoindre l'Alliance atlantique, les militants pro-européens craignent que la Géorgie ne s’éloigne de l’union politico-économique.
En apprenant la nouvelle, un porte-parole de l’UE, Peter Stano avait déclaré que l’adoption de la loi sur «l'influence étrangère» était «un grave obstacle pour la Géorgie dans sa perspective européenne».