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États-Unis : un ex-ambassadeur américain, espion pour Cuba, condamné à 15 ans de prison

Une voiture avec des drapeaux portant le sceau présidentiel, devant la Maison Blanche à Washington, aux États-Unis. [© REUTERS/Amanda Andrade-Rhoades]

Un ancien ambassadeur américain a été condamné à quinze ans de prison pour avoir espionné les États-Unis pour le compte de Cuba, ennemi historique de Washington, pendant plusieurs dizaines d’années.

Démasqué par «l’ennemi». Un ancien diplomate a été condamné à quinze ans de prison pour avoir espionné les États-Unis pour le compte de Cuba, opposant historique de Washington, pendant plusieurs dizaines d’années. 

Arrêté au début du mois de décembre 2023, Victor Manuel Rocha, âgé de 73 ans, a été accusé d’avoir été la taupe du gouvernement communiste de La Havane (Cuba), alors qu’il grimpait en parallèle les échelons de la diplomatie américaine, a indiqué l’AFP. Vendredi 12 avril, à Miami (États-Unis), il a été condamné à quinze ans de prison.

Né en Colombie et naturalisé américain, le septuagénaire avait commencé dès 1981 à œuvrer pour la principale agence de renseignement du gouvernement communiste de Cuba. «Pendant plus de 40 ans», il a travaillé comme «un agent sous couverture de l’État cubain», occupant en même temps de très hautes positions au sein du gouvernement américain, a expliqué le ministre de la Justice, Merrick Garland, au moment de l’inculpation de l’accusé. Il avait accès à des documents confidentiels, en plus d’une influence sur la politique étrangère américaine.

Infiltré au sein de la Maison Blanche

Avant de terminer sa carrière au département d’État comme ambassadeur en Bolivie de 2000 à 2002, Victor Manuel Rocha a été membre du Conseil de sécurité nationale, organe de la Maison Blanche, de 1994 à 1995, lors de la présidence de Bill Clinton. Il a également été en poste dans de nombreuses ambassades américaines en Amérique latine, dont celle de La Havane. Après avoir quitté le département d’État en 2002, après trente ans de service, il a poursuivi son travail d’espionnage pour Cuba. C’est une enquête du FBI qui l’a fait tomber.

L’ancien ambassadeur «faisait toujours référence aux États-Unis comme "l’ennemi’" et utilisait le mot ‘"nous" pour décrire Cuba et lui-même», avait expliqué le ministère de la Justice en décembre dernier. 

Il s’est fait coincer par un membre de la police fédérale américaine (FBI), qui s’est fait passer, en 2022 et 2023, pour un agent des services cubains de renseignement. Lors d’un rendez-vous avec le faux agent cubain, qui cachait micro et caméra pour l’enregistrer, le septuagénaire avait mentionné ses «camarades» de Cuba, mais aussi d’envoyer de «chaleureuses salutations» à la direction du renseignement à La Havane. Il avait notamment évoqué le «grand sacrifice» que fut pour lui sa vie d’agent secret.

«L’une des infiltrations parmi les plus longues, et touchant à des niveaux les plus importants, d’un agent étranger au sein de l’État américain», a expliqué Merrick Garland, ministre de la Justice américain, au moment de l’inculpation de l’ex-diplomate, qui avait plaidé coupable. Il a été condamné «à la peine maximale autorisée par la loi», a garanti la juge Beth Bloom. 
 

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