Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, a annoncé que son parti s'abstiendra lors du débat au Parlement du texte d'accord bilatéral de sécurité entre la France et l'Ukraine. L'élu européen a fustigé plusieurs «lignes rouges», dont l'adhésion à l'Union européenne et à l'OTAN.
«Oui à un soutien à l’Ukraine mais non à une guerre avec la Russie.» Invité de l'émission Télématin ce mardi 12 mars, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a annoncé mardi que «le RN s’abstiendra» sur le vote symbolique concernant la stratégie de la France en Ukraine qui se tiendra dans l’après-midi à l’Assemblée nationale.
Pour justifier cette décision, la tête de liste RN aux Européennes a expliqué que cette stratégie comportait «des lignes rouges», notamment l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN. «Nous sommes opposés à toute forme d'élargissement car l'entrée de l'Ukraine dans l'Union européenne fragiliserait les économies européennes», s'est justifié le président du parti, faisant référence à la crise des agriculteurs européens, confrontés, selon lui, à une concurrence «déloyale» de la part des producteurs ukrainiens.
Il a également dénoncé le «principe de dissuasion active» évoqué dans l’accord de sécurité franco-ukrainien signé le 16 février par Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. «Il faut être très prudent», a estimé Jordan Bardella. «La Russie est une puissance nucléaire et je pense que l'escalade dans laquelle est engagé Emmanuel Macron est une voie dangereuse qui inquiète les Français.»
En pleine campagne pour les élections européennes, qui auront lieu le 9 juin prochain, Jordan Bardella a jugé que «les conditions de paix ne sont pas actuellement réunies».
«Ce sujet nécessite beaucoup de distance, beaucoup de mesure, beaucoup de raison», a-t-il tancé, jugeant «irresponsables» les dernières déclarations d’Emmanuel Macron qui n’a pas exclu l’envoi de troupes occidentales au sol.«Vos enfants ne vont pas mourir en Ukraine », avait néanmoins assuré lundi le président ukrainien, dans un entretien qu’il a accordé au journal Le Monde. «Tant que l’Ukraine tient, l’armée française peut rester sur le territoire français», avait ajouté Volodymyr Zelensky.