Le Japon vient de céder sa place de 3e puissance économique mondiale au profit de l’Allemagne, selon des données préliminaires du PIB nippon publiées ce jeudi 15 février. Un phénomène qui serait dû à la conséquence directe de la chute du yen.
Une rétrogradation qui agite les marchés financiers. À la surprise générale, l’Allemagne est devenue la 3e puissance économique mondiale à la place du Japon, selon des données préliminaires du PIB nippon publiées ce jeudi 15 février.
L’économie japonaise se serait contractée de manière inattendue en raison de la faiblesse de la consommation intérieure, poussant le pays dans la récession. Le PIB nippon a progressé de 1,9% l’an dernier, contre seulement 1% en 2022, tandis que l’économie allemande s’est contractée de 0,3% selon des données officielles publiées en janvier.
Avec un PIB de 4.230 milliards de dollars, le Japon se situe désormais derrière les États-Unis, la Chine et l’Allemagne, quand la France, elle, occupe la 7e place. Cette récession est le résultat d’une diminution de la consommation privée, qui représente la moitié de l’économie dans le pays du soleil levant.
impact majeur de l’inflation
Les consommateurs japonais étant confrontés à l’inflation, impliquant notamment la hausse des prix de la nourriture, du carburant et d’autres biens, la consommation privée a diminué de 0,9% au quatrième trimestre. D’après les propos de Neil Newman, stratège basé à Tokyo, à CNN, le Japon importe 94% de ses besoins énergétiques de base et 63% de sa nourriture.
La faiblesse du yen contribuerait donc de manière significative à un coût de la vie plus élevé. «La consommation privée était particulièrement faible, [et] les attentes du marché étaient qu'elle soit stable», a-t-il déclaré. La monnaie japonaise a notamment chuté de 6,6% par rapport au dollar américain depuis le début de cette année 2024.
Il est important de noter que la crise financière risque encore plus de s’aggraver pour les Japonais suite au séisme qui a secoué la péninsule de Noto, dans la préfecture centrale d’Ishikawa, le 1er janvier dernier, causant la mort de plus de 200 personnes et plus de 1.000 blessés. Toujours selon Neil Newman, les citoyens arrêtent de dépenser en période de catastrophe naturelle, ce qui ne risque pas d’améliorer la situation.
Malgré cette période sombre, certains économistes restent positifs et estiment que la récession devrait s’atténuer dans les mois à venir, compte tenu de la stabilisation de l’inflation et de la croissance attendue des salaires.