L’Unrwa est une agence de l’Onu dédiée aux réfugiés palestiniens. Depuis vendredi 26 janvier, l'organisme est au cœur d’une controverse, après que des employés ont été accusés par Israël d’être impliqués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre. Dix pays ont déjà annoncé suspendre cette aide.
Après la guerre israélo-arabe de 1947-1949 et l’exode de centaines de milliers de Palestiniens vers les pays arabes voisins, l’Organisation des Nations unies avait crée en 1949 l’Unrwa, l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine. Depuis vendredi 26 janvier, l’agence perd certaines de ses contributions internationales, après les accusations de l’État hébreu à son égard.
L’existence de l’Unrwa marque la singularité de la situation palestinienne. Sa définition d’un réfugié de Palestine est d’ailleurs assez spécifique. Selon le site gouvernemental Vie publique, «un réfugié palestinien est un individu dont le lieu de résidence habituel était la Palestine entre le 1er juin 1946 et le 15 mai 1948, et qui a perdu son domicile et ses moyens de subsistance en raison de la guerre israélo-arabe».
À l’heure actuelle, l’organisme agit toujours auprès des réfugiés palestiniens, dont le nombre est passé de 726.000 en 1950 à 5 millions aujourd’hui. Une partie de ces réfugiés est répartie parmi 58 camps situés dans la bande de Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban et en Syrie.
Les contributions de certains gouvernements suspendues
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens est financée par des contributions internationales volontaires, ainsi que par une subvention limitée de la part des Nations unies pour les frais administratifs. En 2022, les promesses de dons à l’Unrwa s’élevaient à 1,17 milliard de dollars. Les États-Unis, l’Allemagne, l’Union européenne et la Suède étaient ses principaux donateurs individuels, contribuant à hauteur de 61,4% au financement total de l’agence. Mais les accusations émises par l’État hébreu ont mis à mal les relations entre l’agence onusienne et ses donateurs.
Alors qu’Israël a accusé douze employés de l’Unrwa d’être liés aux attaques du Hamas du 7 octobre dernier, l’agence onusienne a réagi très rapidement, annonçant se séparer de ces individus. «J’ai décidé de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête afin que la vérité soit établie sans délai», expliquait le chef de l’organisme, Philippe Lazzarani, dans un communiqué vendredi 26 janvier.
Malgré la réaction du chef de l’agence des Nations unies, certains donateurs ont tenu à mettre un terme à leurs subventions. Vendredi 26 janvier, Washington suspendait «temporairement» son financement. Samedi 27 janvier, l’Australie, le Canada, le Royaume-Uni et l’Italie annonçaient également la suspension temporaire de leurs subventions à l’Unrwa.
«Nous sommes engagés à fournir de l’aide humanitaire à la population palestinienne, en protégeant la sécurité d’Israël», écrivait sur X le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani.
De son côté, l'Autorité palestinienne a assuré ce samedi que l'Unrwa avait «besoin de soutien», pas qu'«on lui coupe» les vivres.
Le Hamas a dénoncé les «menaces et le chantage» d’Israël à l’encontre des agences de l’ONU ce samedi. «Nous demandons aux Nations unies et organisations internationales de ne pas céder aux menaces et au chantage» d’Israël, a ajouté le mouvement islamiste palestinien dans son communiqué.
Mais cela n'aura pas suffi à éteindre la polémique. Samedi 27 janvier, la Finlande, les Pays-Bas et l'Allemagne ont à leur tour annoncé suspendre leur aide à l'Unrwa. Une décision prise également par la France qui a expliqué dimanche 29 janvier qu'elle ne prévoyait pas «de nouveau versement» à l'agence de l'ONU au premier trimestre 2024, alors même qu'elle avait fourni une enveloppe de 60 millions d'euros d'aides en 2023. Lundi 29 janvier, l'Autriche a à son tour suspendu le financement de l'Unrwa.