Alors que le conflit au Proche-Orient s’enlise entre Israël et le Hamas, ce 13 novembre marque le 50e anniversaire du discours du leader palestinien Yasser Arafat devant l’ONU.
Un discours historique. Il y a 50 ans, le 13 novembre 1974 le leader palestinien Yasser Arafat s’exprimait devant l’ONU, une première pour un représentant de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP). Une date anniversaire qui résonne particulièrement alors que le conflit entre Israël et le Hamas s’engluent depuis les attaques du 7 octobre 2023.
Outre l’aspect fondateur de son discours, l’allocution de Yasser Arafat a été marquée par de nombreux symboles. En effet, coiffé d’un keffieh noir et blanc, symbole du nationalisme palestinien, le leader de l’OLP a présenté une étonnante proposition de paix en tenant dans ses mains une branche d’olivier et un fusil.
«Aujourd’hui, je suis venu porteur d’un rameau d’olivier et d’un fusil de combattant de la liberté. Ne laissez pas le rameau d’olivier tomber de ma main. Je le répète : ne le laissez pas tomber de ma main», avait-il ainsi déclaré.
Une distinction entre judaïsme et sionisme
Reconnu comme représentante légitime du peuple palestinien depuis octobre 1974 par l’ONU, Yasser Arafat a évoqué durant son discours la souffrance de ce dernier et a notamment plaidé pour l’indépendance de la Palestine dénonçant un «sionisme raciste».
«Si cette immigration des Juifs en Palestine avait eu pour but de leur permettre de vivre à nos côtés, en jouissant des mêmes droits et en ayant les mêmes devoirs, nous leur aurions ouvert les portes (…) Mais que le but de cette émigration soit d’usurper notre terre, de nous disperser et de faire de nous des citoyens de deuxième catégorie, c’est là une chose que nul ne peut raisonnablement exiger de nous», a ainsi expliqué Yasser Arafat aux représentants des Nations unies.
Le leader palestinien a par la suite rappelé que la «révolution» contre l’Etat hébreux, «n’a pas été motivée par des facteurs raciaux ou religieux. Elle n’a jamais été dirigée contre l’homme juif en tant que tel, mais contre le sionisme raciste et l’agression flagrante». Pour rappel, le sionisme est un mouvement politique visant à la formation et à la consolidation de l’État d’Israël.
L’autodétermination palestinienne votée
C’est grâce au discours de Yasser Arafat que l’opinion publique envers les Palestiniens a évolué. Le 22 novembre 1974, l’Assemblée générale de l’ONU a pris la décision de voter la reconnaissance du droit des Palestiniens à l’autodétermination, à l’indépendance nationale et à la souveraineté. L'OLP est alors nommée observateur permanent aux Nations unies.
Après ce premier discours, Yasser Arafat a poursuivi «son combat pour la Palestine» en devenant l’un des partenaires principaux dans les discussions pour le processus de paix israélo-palestinienne. Il a d’ailleurs reçu le prix Nobel de la paix aux côtés de deux anciens Premiers ministres israéliens, Shimon Peres et Yitzhak Rabin en 1994.
Nommé premier président de l’Autorité palestinienne de 1996 jusqu’à sa mort il y a 20 ans le 11 novembre 2004, Yasser Arafat a progressivement perdu de sa popularité auprès des Palestiniens après l’échec du sommet de Taba (Egypte) en 2001 et le déclenchement de la seconde intifada (2000-2005).