L’état d’urgence a été déclaré en Islande, ce vendredi 10 novembre, en raison d’un risque majeur d’éruption dans les jours à venir. Une crainte d’autant plus partagée par les habitants, notamment depuis l’évacuation d’une ville de plus de 4.000 personnes, ce dimanche.
Ce n’est plus qu’une question de jours ou même d’heures. L’alerte n’a jamais été aussi importante en Islande, où le pays se prépare à une très probable éruption volcanique. La situation inquiète grandement et les habitants restent dans une situation particulièrement floue. Dimanche 12 novembre, la ville de Grindavík, au sud-ouest de la capitale Reykjavik, été évacuée, poussant ses 4.000 habitants à trouver refuge ailleurs.
Malgré les estimations des experts locaux, l’incertitude plane au-dessus des habitants concernant la localisation exacte de cette catastrophe, comme le souligne La Dépêche.fr.
GrindavIk, principalement exposée au danger
Si l’état d’urgence a été décrété par les autorités locales, c’est spécifiquement en raison des très nombreux séismes qui se produisent dans le pays depuis le jeudi 9 novembre. À l’origine de ces tremblements de terre, une énorme quantité de magma qui remonte vers la surface, de la roche en fusion à plus de 1.000 degrés.
Cette remontée extrêmement rapide est d’ailleurs à l’origine de la fissure de 15 kilomètres de long sur les routes, près de Grindavík, la ville évacuée. Étant située à quelques kilomètres de Reykjavik, cela rend la situation encore plus critique. La capitale est en effet proche de la centrale géothermique de Svartsengi, principal fournisseur d’électricité et d’eau pour 30.000 habitants du sud-ouest de l’île.
L’éruption devrait donc se produire au niveau de la faille, à proximité de Grindavík. «N’importe où sur cette fissure, nous pouvons voir qu’une éruption pourrait se produire», a déclaré samedi Vidi Reynisson, responsable de la protection civile et de la gestion des situations d’urgence en Islande, à l’AFP. Celui-ci avait également précisé qu’une éruption au fond de l’océan reste possible, car l’extrémité de cette cassure dans le sol islandais «se jette dans la mer».
Une éruption terrestre ou sous-marine ?
Selon l’Agence météorologique norvégienne, le tunnel magmatique s’étend du nord au sud, jusqu’à la mer, avec une profondeur d’à peine 1,5 kilomètre. La quantité de magma serait nettement supérieure à ce qui avait pu être précédemment mesuré, d’après les autorités.
Avec les données actuelles, il est toujours impossible de connaître la date et le lieu exacts où l’éruption pourrait se produire. Pour les experts, il y a autant de chances pour que le phénomène ait lieu dans la mer, à proximité des côtes islandaises, que sur terre.
Si l’on peut penser qu’une éruption sous-marine serait moins dangereuse, en réalité, il n’en est rien. Avec l’éjection de panaches de fumées et de cendres, elle pourrait avoir des conséquences particulièrement néfastes sur la population. Cela rappelle l’éruption d’un précédent volcan en 2010, qui avait bloqué tout le trafic aérien européen, annulant plus de 100.000 vols.
L’Islande compte 33 volcans en activité sur son territoire et cette série de séismes pourrait correspondre à la naissance d’un nouveau. Son activité pourrait par la suite durer des décennies et même des siècles.