Le rapport annuel du FBI sur les crimes commis aux Etats-Unis en 2022, relayé ce lundi 16 octobre, a mis en lumière une large baisse des infractions violentes mais une forte hausse des crimes de haine raciale, en particulier à l’encontre des communautés noires, hispaniques et LGBT.
Une nouvelle étude alerte sur les discriminations subies par les minorités sur le sol américain. Le FBI a détaillé dans son rapport annuel publié ce lundi l’évolution des différents crimes aux Etats-Unis entre 2021 et 2022, pointant une hausse des crimes liés à la haine raciale.
Ces derniers ont baissé de 1,7% pour les crimes violents, de 1,1% pour les agressions, de 5,4% pour les viols et de 6,1% pour les meurtres et homicides recensés dans le pays.
A l’inverse, les cas de vols ont progressé de 1,3% en un an, les crimes contre les biens ont augmenté de 7,3% sur la même période et les crimes de haine raciale ont également subi une hausse de 7,3% entre 2021 et 2022.
La communauté noire principalement visée
D’après l’étude, plus d’une personne sur deux (51,9 %) touchée par un crime de haine raciale était noire. Le rapport a également pointé du doigt la hausse marquée de ces crimes à l’encontre des Hispaniques et de la communauté LGBT. Pour cette dernière, la hausse observée dans l’enquête en un an a été de 13,8 %.
Le président américain Joe Biden a également souligné la place grandissante de l’antisémitisme au sein de la société américaine ces dernières années.
«Les crimes de haine antisémites ont augmenté de 25 % entre 2021 et 2022, et l'antisémitisme représente plus de la moitié de tous les crimes de haine fondés sur la religion qui ont été signalés (…) Ces données nous rappellent que la haine ne disparaît jamais, elle ne fait que se cacher. Tout crime de haine est une tache sur l'âme de l'Amérique», a assuré Joe Biden après la publication des chiffres.
Aucune donnée pour deux cinquièmes des services de police
Toutefois, les résultats énoncés sont à nuancer car deux cinquièmes des services de police américains n'ont pas participé au processus de déclaration volontaire de 2021 pour les données de 2022, selon Associated Press. En effet, certains États du pays n’exigent pas de collecter ces informations.
«L'absence de données nationales précises et complètes sur les crimes de haine entrave considérablement notre capacité, en tant que Nation, à s'attaquer aux causes profondes, à concevoir des stratégies de prévention et à apporter le soutien nécessaire aux victimes et aux communautés», a regretté Margaret Huang, la présidente-directrice générale de l’association Southern Poverty Law Center, pour The Guardian.