Mercredi 30 août, Fumio Kishida a reçu trois ministres de son gouvernement pour manger des produits issus de la Préfecture de Fukushima. Une mise en scène qui intervient après la décision des rejets d’eau issue de la centrale nucléaire en mer du Japon.
«C’est très bon», a déclaré le Premier ministre japonais Fumio Kishida après une bouchée de sashimi dont la composition venait d'aliments provenant de Fukushima. Attablé à son bureau avec trois des ministres du gouvernement japonais, le dirigeant a aussi dégusté de la sole, du porc, du riz, des légumes et des fruits de la ville victime d’un accident nucléaire après le tsunami de mars 2011.
Dans une vidéo du gouvernement japonais largement diffusée sur les réseaux sociaux, le Premier ministre a assuré que ces produits étaient «sûrs et délicieux».
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— 首相官邸 (@kantei) August 30, 2023
Ce repas public avait pour objectif de défendre la décision du Japon prise jeudi 24 août, alors que les eaux issues des injections nécessaires pour refroidir les réacteurs endommagés de la centrale nucléaire de Fukushima étaient rejetées pour la première fois dans l’océan Pacifique.
Si de nombreux acteurs de l’industrie de la pêche japonaise s’inquiétaient de l’impact de cette décision sur la réputation des produits de la mer du pays, Fumio Kishida a décidé d'apaiser ces angoisses. Il devait également se rendre jeudi 31 août au principal marché aux poissons japonais de Tokyo afin de déguster de nouveaux produits de la centrale.
LE Japon menace de porter plainte contre la Chine
Après la diffusion de cette vidéo de dégustation, l’ambassade japonaise à Pékin et des écoles nippones en Chine ont été la cible de jets de briques et d’œufs. Des entreprises nippones ont aussi subi une vague de harcèlement téléphonique de numéros chinois. Tokyo a appelé ses ressortissants sur place à éviter de parler fort en japonais.
En effet, si l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a affirmé que l’eau de la centrale nucléaire rejetée en mer était sans danger, la Chine a tout de même suspendu ses importations des produits de la mer japonais. Cette décision, prise au nom de «la sécurité alimentaire», défendait la prévention des «risques de contamination radioactive causés par le rejet en mer des eaux contaminées», ont déclaré les Douanes dans un communiqué de presse jeudi 24 août.
Mardi 22 août, Hong-Kong avait d’ores et déjà appliqué des réductions sur les importations de certains produits alimentaires japonais, malgré le désarroi des pêcheurs locaux qui redoutaient la chute de leur marché à cause d’un préjudice d’image.
De son côté, le Japon a demandé à la Chine, son principal marché d’exportation de produits de la mer, de lever son interdiction, auquel cas le pays porterait plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).