Les vestiges d’une cité maya cachée, où des pyramides et des palais s'élevaient au-dessus des foules il y a plus de 1.000 ans, voilà ce qu’ont révélés des fouilles archéologiques, dans une réserve biologique de l’Etat mexicain de Campeche, dans la péninsule du Yucatán.
Machettes et tronçonneuses à la main, l’équipe d’archéologues d’Ivan Sprajc a bravé des sentiers rocailleux et pataugé entre des broussailles denses pour atteindre les vestiges d’une cité perdue dans la jungle.
Cette découverte a été rendue possible grâce au Lidar, une technologie de lasers aéroportés qui a su percer la végétation dense et révéler aux chercheurs ses structures cachées. L’ancienne cité a été baptisée en maya yucatèque «Ocomtún», en référence aux colonnes de pierre trouvées sur le site.
Saluée fin juin par l’Institut national d’anthropologie et d’histoire du Mexique, la découverte d’Ocomtún pourrait fournir des indices essentiels sur la vie des anciennes communautés mayas durant la période classique.
Si la cité mystérieuse d’Ocomtún fait aujourd’hui partie d’une vaste réserve écologique où les vignes et les arbres tropicaux s’accrochent aux bottes et aux pneus, et où l’eau douce se faufile à travers un terrain calcaire poreux, elle était jusqu’à 900 ans après J.-C. un centre majeur de la vie maya.
De ce fait, les fouilles archéologiques ont permis de dévoiler plusieurs pyramides, des palais, un terrain de jeu de balle et de multiples autres infrastructures. Des terrasses agricoles structurées par des systèmes de conservation et de captage de l’eau ont également été retrouvées ; les archéologues les voient comme un signe des nombreuses modifications apportées par les Mayas pour rendre leur environnement inhospitalier plus généreux.
Il semblerait cependant que les habitants aient du quitter Ocomtún entre 800 et 1.000 après J.-C., pour fuir la sécheresse et les conflits politiques, dans une dynamique commune avec les autres cités mayas.
Rosemary Joyce, anthropologue à l'université de Californie à Berkeley, a déclaré que ce travail pourrait aider les chercheurs à voir «plus de variations dans les façons dont les différentes communautés mayas menaient leur vie pendant la période classique», sans pour autant «modifier matériellement les récits historiques».
Pendant des décennies, les archéologues ont compté sur l'aide des descendants des Mayas pour identifier et fouiller les sites anciens qui leur étaient familiers. Mais comme cette partie de l’Etat de Campeche était une réserve, aucune fouille n’y avait été effectuée, à tel point que la région constituait une véritable «zone vide» sur les cartes des archéologues. Certains endroits, pourtant proches des sites touristiques, ont donc, semble-t-il, encore des secrets à livrer.