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Destruction de Pompéi : les célèbres hypothèses autour des victimes enlacées étaient presque toutes fausses, selon les dernières analyses d’ADN

Des analyses ADN semblent réfuter des anciennes hypothèses sur Pompéi. [Mario Laporta/AFP]

Des chercheurs ont étudié l’ADN de plusieurs victimes de l’éruption du Vésuve, en l’an 79. Les découvertes remettent en question une grande partie des interprétations profondément enracinées sur la cité antique de Pompéi mais aussi, sur la société qui y vivait.

Lorsque le Vésuve est entré en éruption, au mois d’août de l’an 79, il a détruit plusieurs cités antiques mais, les a également figées dans le temps. Depuis sa découverte au XVIe siècle et le début des fouilles en 1738, Pompéi n’a cessé de fasciner les archéologues et les férus d’histoire. Mais, aujourd'hui encore, la ville italienne renferme bon nombre de secrets. 

En effet, une nouvelle analyse ADN a été réalisée sur les ossements de 14 habitants de Pompéi, dont les corps ont été conservés à l’aide de moulages en plâtre. Les recherches ont été dirigées par des scientifiques de la Harvard Medical School (HMS) aux États-Unis, de l’université de Florence en Italie et de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste en Allemagne

l'adn réfute des anciennes hypothèses sur Pompéi 

Selon le communiqué de la HMS publié au début du mois de novembre, un groupe de victimes bien connu, que les scientifiques croyaient être composé d’un père, d’une mère et de leurs deux enfants, serait en réalité quatre hommes.

«Ces quatre personnes étaient des hommes, ce qui réfute la théorie selon laquelle il s’agirait d’un père, d’une mère et de deux enfants. De plus, ils n’étaient en fait pas biologiquement liés les uns aux autres», a expliqué Alissa Mittnik, de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutionniste, en Allemagne. 

Une autre scène célèbre, qu’on pensait être de deux personnages décédés dans une étreinte maternelle, serait tout autre. «Là encore, nous avons constaté qu’au moins un des individus était de sexe masculin. Et, là encore, ils n’avaient pas de relation maternelle l’un avec l’autre. Ainsi, une fois de plus, nous avons réfuté le récit le plus courant qui a été fait à leur sujet», a ajouté Alissa Mittnik. 

Enfin, un adulte portant un bracelet en or, avec un enfant sur ses genoux, souvent interprété comme étant une mère et son enfant, serait en réalité la dépouille d’un homme accompagné d’un enfant avec lequel il ne partage pas de liens de parenté.  

une ville cosmopolite

Ces analyses ont également confirmé que les habitants de Pompéi étaient d’origines diverses, bien qu’ils descendent principalement d’immigrants de la Méditerranée orientale. En effet, le sud de l’Italie a pendant longtemps été colonisé par des cités grecques. 

Pour les scientifiques, ces conclusions soulignent «le cosmopolitisme de l’Empire romain à cette époque». «Cette étude met en évidence (...) des schémas plus larges de mobilité et d’échanges culturels au sein de l’Empire romain», a affirmé Mittnik. 

de précédentes conclusions basées sur des clichés  

Auparavant, les hypothèses étaient uniquement basées sur l’apparence physique et le positionnement des moulages, des conclusions datant parfois d’il y a plusieurs décennies. David Caramelli, archéologue à l’Université de Florence et co-auteur de l’étude, a expliqué : «Cette étude démontre à quel point les récits établis à partir de preuves limitées peuvent être trompeurs. Les interprétations précédentes reflétaient davantage les préjugés des chercheurs de leur époque que la réalité historique». 

«Nous nous attendons à ce qu’une femme soit réconfortante et maternelle, à tel point que nous supposons qu’une figure réconfortante est une femme et une mère, ce qui n’est pas le cas ici», a précisé Steven Tuck à nos confrères de CNN, professeur d’histoire et de lettres classiques à l’Université de Miami

Au fil des siècles et des nombreuses fouilles réalisées à Pompéi, les scientifiques ont pu découvrir plus de 1.000 victimes dans les ruines, et réaliser 104 plâtres permettant de conserver la forme des corps des victimes, et les ossements.

Depuis une dizaine d’années, les analyses ADN permettent ainsi d’améliorer la compréhension des sociétés antiques. Grâce à ces progrès technologiques, les archéologues pourront bientôt redonner leur identité à d'autres victimes du Vésuve.

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