Une centaine de ressortissants français et d'autres nationalités ont déjà été évacués du Soudan par la France ce dimanche 23 avril. Une centaine d'autres devraient suivre.
La France a entamé une «opération d'évacuation rapide» de ses ressortissants et de son personnel diplomatique du Soudan, où les violents combats sont entrés dans leur deuxième semaine, a annoncé dimanche le ministère des Affaires étrangères. Des ressortissants européens et venant de «pays partenaires alliés» sont également pris en charge, sans que plus de précisions n’aient été données.
«Un premier avion a déjà quitté Khartoum et devrait atteindre Djibouti vers 18h» alors qu'un second est «déjà sur zone et devrait décoller à 17h30», chacun ayant environ cent personnes à leur bord.
D'après une source diplomatique, les forces armées soudanaises tout comme les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), contre qui elles se battent, ont «apporté des garanties de sécurité» permettant cette opération. Cette source indique également que quelque 250 ressortissants français vivent au Soudan.
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait indiqué samedi « à tous nos compatriotes du Soudan » que «tous les services de l’Etat sont mobilisés pour votre sécurité».
À tous nos compatriotes du #Soudan, j'adresse un message de solidarité et de soutien dans l'épreuve qu'ils traversent.
Soyez assurés que tous les services de l’Etat sont mobilisés pour votre sécurité. Suivez bien les consignes de l’Ambassade et du Centre de crise du Ministère. pic.twitter.com/qjyyyzHzWx— Catherine Colonna (@MinColonna) April 22, 2023
Des affrontements depuis le 15 avril
Les violences ont éclaté le 15 avril dans le pays (situé juste en-dessous de l’Egypte), entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide. Le bilan, encore très provisoire, s'élève à plus de 420 morts et 3.700 blessés, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ce dimanche dans la nuit, les Etats-Unis ont annoncé avoir évacué leur ambassade. «Aujourd'hui, à ma demande, l'armée des Etats-Unis a mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum», avait déclaré le président Joe Biden dans un communiqué publié tard samedi soir heure de Washington. Les FSR avaient indiqué dimanche sur Twitter s'être «coordonnés» pour cela avec Washington et que l'évacuation des diplomates et de leurs familles devait se faire à bord de six avions.
La première grande opération d'évacuation de civils depuis le début des combats avait été annoncée samedi par l'Arabie saoudite, qui a rapatrié 91 de ses citoyens et 66 ressortissants d'autres pays. Depuis plusieurs jours, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont déployé des forces dans les pays voisins et l'Union européenne disait vouloir prendre de mesures similaires, en vue d'évacuer leurs diplomates et ressortissants.