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Décapitation présumée d’un soldat ukrainien : ce que l’on sait

Volodymyr Zelensky a dénoncé les «monstres» russes après la diffusion de la vidéo de décapitation Volodymyr Zelensky a dénoncé les «monstres» russes après la diffusion de la vidéo de décapitation. [REUTERS/Alina Yarysh]

Une vidéo, montrant la décapitation présumée d’un soldat ukrainien par un militaire russe, circule depuis mardi sur les réseaux sociaux. L’ONU s’est dite «horrifiée» par les images.

L’Ukraine, L’ONU, l’Union européenne et même la Russie ont jugé ces images terribles. Depuis mardi, une vidéo circule sur les réseaux sociaux, où l’on peut voir un homme, qui serait un soldat ukrainien, se faire décapiter par second, qui serait un soldat russe. 

La vidéo 

Cette vidéo d’une minute et quarante secondes, assez floue, circule sur Twitter depuis mardi. On y voit un homme en tenue camouflage, le visage masqué, trancher le cou d’un autre homme en uniforme. Ce dernier se débat au sol en hurlant «ça fait mal». Au bout de quelques secondes, les cris cessent et un troisième homme, derrière la caméra, incite le premier à «couper la tête» de la victime, en s’exprimant en russe.

Le bourreau finit donc la décapitation de la victime au couteau, puis brandit la tête tranchée face caméra. «Faut la foutre dans le sac et l'envoyer au commandant», dit une voix en russe. A la caméra, on montre également le gilet de la victime barré du trident ukrainien et d'une tête de mort.

L’authenticité de la vidéo n’a cependant pas pu être établie. 

La réaction de l’Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est rapidement exprimé après la diffusion de ces images. «Comme ces monstres tuent facilement. Cette vidéo de l'exécution d'un prisonnier de guerre ukrainien, le monde doit la voir. C'est une vidéo de la Russie comme elle est», a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. 

«Ce n'est pas un accident (...) Cela s'est passé déjà plus tôt. C'était comme ça à Boutcha. Des milliers de fois», a-t-il ajouté, faisant référence aux massacres de civils dans cette ville de la banlieue de Kiev, devenue le symbole des exactions russes dans le conflit, mais que Moscou continue de nier. 

De son côté, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a dénoncé cette vidéo «horrible des militaires russes décapitant un prisonnier de guerre ukrainien», et estimant que la Russie était «pire que Daesh», l’organisation jihadiste qui a pour habitude de filmer les exécutions de ses otages, notamment par décapitation. 

Les autorités ukrainiennes ont indiqué travailler sur l'identification de la victime de la vidéo. Le service de sécurité de l'Etat ukrainien a lancé une enquête, selon une déclaration de son chef Vasyl Maliuk. 

La réponse de la Russie

Si la Russie réfute d’ordinaire en bloc toutes les accusations de Kiev, cette fois-ci, la réponse se veut un peu différente. Le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a lui aussi assuré que ces images étaient «horribles».

Il a cependant appelé à la vérification de la vidéo avant d’en tirer toute conclusion. «Dans le monde de "fakes" dans lequel nous vivons, il faut s'assurer de l'authenticité de cette vidéo», a-t-il déclaré. 

Les réactions internationales 

Ce mercredi, la mission de l’ONU pour les droits humains en Ukraine s’est dite «horrifiée» par ces images. Elle a également évoqué une deuxième vidéo, dans laquelle on pourrait voir des «corps mutilés, apparemment de prisonniers ukrainiens». Ce bureau de l’ONU a donc appelé à l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ces crimes et pour que leurs auteurs «rendent des comptes». 

Même son de cloche du côté de l’Union européenne, qui a affirmé qu’elle demandera «des comptes à tous les auteurs et complices de crimes de guerre», mais a indiqué ne pas avoir «d’informations sur la véracité de la vidéo». Nabila Massrali, porte-parole du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, a déclaré que «si [cette vidéo] est confirmée, il s'agit d'un nouveau rappel brutal de la nature inhumaine de l'agression russe.»

Si les deux camps se renvoient souvent la balle, l'ONU a accusé les forces ukrainiennes et russes, en mars dernier, d'avoir commis toutes les deux des exécutions sommaires de prisonniers de guerre.  

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